Le bloc béton isolant en plein renouveau
Pierre ponce, ardoise ou argile expansées
En plein renouveau, le bloc isolant a de quoi séduire. Il affiche un R (résistance thermique) compris entre 1 et 2 m²K/W. En guise de comparaison, le bloc standard se limite à 0,2 « mais ce n'est pas sa fonction », précise M. Sauvage. Le principe : « on remplace les granulats – sable, gravier – par des matériaux naturellement légers et isolants », résume Olivier Guillou, directeur de PPL (groupe VM Matériaux). Produit d'explosions volcaniques anciennes, la pierre ponce convient parfaitement. « Très légère, gorgée d'air, elle renforce l'isolation », note Eric Stievenard, directeur marketing d'Alkern. L'industriel importe sa pierre ponce d'Allemagne, Grèce, Italie et Islande par bateau. Et la transforme dans ses usines françaises. Au choix, elle est remplacée chez d'autres industriels par de l'ardoise expansée (100% française) ou de l'argile expansée.
Des blocs rectifiés à poser en joints-minces
Pour une pose simplifiée, ces produits sont parfois proposés en blocs rectifiés. Ils sont calibrés et rectifiés pour pouvoir être montés plus facilement, à l'aide d'un joint-mince, fine pellicule de colle. « En utilisant les bons enduits légers ou semi-allégés, et en respectant la mise en œuvre préconisée, on garantit de bons résultats », assure M. Guillou. Avantage non négligeable, les propriétés de ces blocs « permettent de réduire les épaisseurs d'isolants de 1 à 2 cm », ajoute M. Sauvage du CERIB. Tout est question ensuite d'arbitrage entre les différents matériaux et leurs performances présumées. « On a encore du mal en France à raisonner en terme de coût global. Le vrai calcul doit se faire sur l'ensemble du mur », complète le Responsable du pôle diffusion des connaissances du CERIB.
Un rôle à jouer dans la performance globale
Le bloc léger complète une offre qui fut longtemps mono-gamme. « Les deux solutions, bloc béton standard et bloc de granulat léger, cohabitent et permettent toutes deux de répondre à la RT 2012», affirme Paul Sauvage. Mieux, en jouant sur le R du mur, on s'adapte au projet, grâce au principe de compensation entre le bâti et les équipements techniques. Mais l'amélioration des produits a ses limites. « D'ici trois ans on devrait atteindre un optimum avec un R de 2 à 2,5 maximum. Au delà, le gain obtenu finit par être marginal. Mais les industriels peuvent encore nous surprendre », conclut M. Sauvage.
Une question de communication A l'image de Blocalians pour le bloc béton standard, les fabricants de blocs légers se sont réunis en 2011 au sein du GIE Ponce Bloc. Ils sont aujourd'hui sept à partager la même recette et schéma de moule afin de proposer un produit équivalent sur tout le territoire. Avec une documentation et des moyens de communication en commun, ainsi qu'une présence sur les salons. Voir aussi : les matinales du CERIB. | Une certification spécifique Tout récemment le CERIB s'est vu confié la gestion d'une nouvelle certification. Celle-ci quéalifie la performance thermique des blocs bétons, à fortiori des blocs de granulat léger. Cette option de la marque NF Bloc 025A est disponible depuis mai 2012. Elle déclare le lambda (la conductivité thermique du béton) et la résistance thermique du mur. Le CERIB en assure le suivi et le contrôle via des prélèvements en usine pour vérification de leurs caractéristiques. |
Laurent Perrin