"Le gouvernement va maintenir la position exprimée dans le décret de loi sur la privatisation de Portucel", a déclaré un responsable du ministère des Finances à Lusa. Le décret prévoit que l'Etat conserve une participation qui lui permette de peser sur "les décisions stratégiques" du papetier.

Semapa, qui a racheté récemment 30% du capital de Portucel à l'Etat qui détenait 56% avant cette privatisation, a été contraint mardi par le gendarme de la bourse portugais (CMVM) de lancer une OPA immédiate sur 70% du papetier portugais Portucel d'un montant de 833 millions d'euros.

L'Etat refusant de vendre ses parts dans Portucel, le coût de l'opération sur 44% du capital sera ramené à 523 millions d'euros pour Semapa. La CMVM avait fait savoir en début de semaine qu'elle estimait que Semapa détenait en fait 55% des droits de vote de Portucel, alors que le seuil de déclenchement d'une OPA est de 33%, car elle lui attribuait les droits de vote (25%) liés aux actions détenues par le groupe Sonae.

Le groupe Semapa contrôle notamment le deuxième cimentier portugais Secil. En 2003, Semapa a réalisé un chiffre d'affaires de 418 millions d'euros et dégagé un bénéfice net de 40 millions d'euros.

Portucel, cinquième producteur européen de papier non revêtu, a dégagé un bénéfice net en baisse de 25% en 2003 à 66,8 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires d'un peu plus d'un milliard d'euros. Le gouvernement avait dû reprendre à zéro la privatisation de Portucel, après que le groupe Sonae eut bloqué avec d'autres minoritaires une décision de l'assemblée générale en faveur de l'entrée d'un nouveau partenaire, le groupe Cofina allié au papetier Lecta, dans le capital de Portucel à l'occasion d'une augmentation de capital.