La situation horrible du manque de logement stigmatisée lors d'un colloque
"Il y a du progrès" par rapport à la crise du logement dans les années 50, mais "il reste encore une situation horrible", a poursuivi le fondateur d'Emmaüs. "Ne croyons pas que c'est uniquement un malheur français, n'oublions pas le malheur français mais situons-le à sa vraie place".
Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université de Nanterre, a souligné le paradoxe de la crise actuelle: "On n'a jamais eu une aussi bonne tenue de la conjoncture immobilière sur 20 ans, autant d'accédants à la propriété (...) mais les difficultés d'accès au logement se renforcent, et l'une des causes est l'insuffisance du parc". "La raison fondamentale est qu'on n'a pas assez construit sur la durée au cours des dernières années", a estimé François Delarue, directeur général de l'Urbanisme, de l'Habitat, de la Construction, au ministère de l'Equipement, qui représentait l'Etat.
"Aujourd'hui une des priorités est de reconstruire", a déclaré M. Delarue, estimant que la loi sur le logement "Habitat pour tous", en préparation pour l'automne, "ne règlera pas tout mais peut servir". "Il y a 1,2 million de demandeurs de logements sociaux, mais le logement n'est pas la priorité de la politique gouvernementale", a pour sa part accusé Jean-Pierre Giacomo, président de la Confédération nationale du logement (CNL - principale association de locataires).