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GB: les banques inquiètent en prêtant de plus en plus

Publié le 02 novembre 2006

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LONDRES, 1 nov 2006 (AFP) - Le secteur des prêts immobiliers était divisé mercredi, après la décision annoncée lundi par le numéro deux du secteur Abbey de porter le montant de ses prêts immobiliers à cinq fois le salaire annuel de l'emprunteur.
Abbey a présenté sa décision de porter son ratio de 4,5 à 5 comme une façon d'aider les primo-accédants à entrer sur le marché immobilier, dont les prix ont pratiquement triplé au Royaume-Uni en dix ans et ont été multipliés par 3,5 à Londres. Ainsi, un couple gagnant 50.000 livres par an (75.000 euros) pourrait obtenir un prêt de 250.000 livres, soit, aux taux actuels, un remboursement mensuel de 1.400 livres pour 4.167 livres de salaire. Cette proportion de 33,5% n'est pas très éloignée des 33% du revenu qui marquent la limite légale des emprunts en France, mais les Britanniques ont souvent à acquitter d'autres factures domestiques très lourdes, comme une taxe d'habitation qui a dépassé les 1.500 euros en moyenne l'an dernier, soit 125 euros par mois.

Mercredi, le régulateur britannique de l'énergie (Ofgem) a par ailleurs averti que quatre millions de foyers britanniques pourraient peiner à payer leurs factures cet hiver. Les banques rapportent chaque trimestre de plus en plus de crédits impayés. Jim Spowart, le président de PeoplesChampion.com, un site internet de comparaison des prêts immobiliers, a jugé la décision d'Abbey "irresponsable et potentiellement dangereuse", estimant que les prêteurs immobiliers ont "le devoir de ne proposer que ce que les gens peuvent financièrement assumer", accusant Abbey de donner "de faux espoirs" aux consommateurs.

Rob Clifford, du cabinet de consultants spécialisé Mortgageforce, a estimé que "cela fait au moins dix-huit mois qu'il est possible d'emprunter cinq fois son salaire", en fonction du profil de l'emprunteur. Mais l'annonce d'Abbey, qui s'adresse à l'ensemble des emprunteurs, lui paraît "une entrée en territoire inconnu". Ray Boulger, responsable chez le courtier en prêts immobiliers John Charcol, a pris la défense d'Abbey, estimant "qu'aucun des grands spécialistes du prêt immobilier ne prêtait à des gens qui ne pouvaient pas l'assumer". Abbey a précisé pour sa part que les emprunteurs les plus fragiles ne pourraient pas obtenir plus de 3,5 fois leur salaire annuel.

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