Fausses factures du BTP: le faux facturier présumé absent à son procès
impliquées dans une affaire de fausses factures dans le BTP vieille de dix ans
et portant sur 8 millions d'euros, a débuté lundi matin devant le tribunal
correctionnel de Versailles sans le principal prévenu, le faux facturier
présumé Noël Girault.
La présidente de la 5e chambre correctionnelle Danièle Dionisi n'a pas exigé la comparution de M. Girault qui souffre également de problèmes cardiaques depuis plusieurs années. Elle a de plus indiqué que le procès, qui doit durer cinq semaines, pouvait se dérouler normalement, M. Girault ayant fait, selon elle, "des déclarations circonstanciées" au cours de l'instruction, reconnaissant en partie les faits qui lui sont reprochés.
Après l'appel des soixante quinze autres prévenus, dont deux sont décédés depuis leur convocation, et avant de s'intéresser au cas de chacun la présidente a fait un bref résumé de l'affaire qui remonte au 9 novembre 1994. L'administration des impôts, terminant un contrôle fiscal chez Edouard Leclair, 75 ans, un métreur domicilié à L'Etang-la-Ville (Yvelines), dénonçait au procureur de la République de Versailles "une suspicion de facturation de complaisance".
Placé en garde à vue M. Leclair reconnaissait avoir établi des fausses factures pour un total de "plusieurs millions de francs" pour M. Girault. Les policiers s'intéressaient alors à ce gaulliste de la première heure et ancien membre du service d'action civique (SAC). Il dirigeait une société qui établissait des fausses factures sous couvert de son cabinet de services et d'études installé depuis 1972 à Paris XVe.
Placé en garde à vue, il avouait partiellement les faits expliquant que les fausses factures étaient établies sur ses instructions par Edouard Leclair, ce que ce dernier a d'ailleurs confirmé lundi à l'audience. Puis il donnait la liste des gens avec qui il était en relation qu'il s'agisse de PDG ou de cadres du BTP, de membres de bureau d'études ou d'agents d'entreprises publiques aujourd'hui poursuivis. Pour la présidente "le système Girault était assez simple", il signait des contrats d'apporteur d'affaires avec des entreprises de BTP puis, dans la plupart des cas, éditait des avenants quand il y avait besoin d'espèces pour le paiement de commissions en vue de l'obtention de certains marchés. Après paiement de ces fausses factures Noël Girault retirait des sommes en liquide dans sa banque avant de remettre les fonds à ses interlocuteurs prélevant au passage une commission de 20 à 30 %. Le procès doit s'achever le 10 décembre.