BPB se développe et les analystes voient Saint-Gobain monter son prix
La croissance économique de l'Inde, son positionnement géographique et son urbanisation grandissante continuent de maintenir le secteur de la construction à des niveaux d'activité élevés dans le pays, qui sont une opportunité pour BPB. Le groupe avait précédemment annoncé un doublement de sa capacité de production à Mumbai en Thaïlande, l'ouverture début 2006 d'une nouvelle usine près de Kuala Lumpur en Malaisie et un doublement de la production en Chine en 2007 avec une nouvelle usine à Changzhou. Il a aussi prévu d'augmenter de 25% sa production de plaques de plâtre en France.
Après une première offre initiale à 675 pence par action, rejetée, Saint-Gobain a lancé une offre formelle à 720 pence, qui n'a recueilli que 0,88% du capital en un mois. L'action BPB n'est guère descendue sous les 730 pence depuis que l'offre a été lancée, et que BPB a fait miroiter des programmes de dividendes et de rachat d'actions si élevés qu'ils ont été publiquement considérés par Saint-Gobain comme dangereux. A 14H05 GMT à la Bourse de Londres gagnait 0,28% à 728,50 pence, dans un marché en hausse de 0,4%. Nombre d'analystes estiment désormais que le français, qui aura une fenêtre d'une semaine à partir du 25 novembre pour rectifier son offre, sera obligé de proposer au moins 750, voire 780 pence, ce qui valoriserait BPB à près de 4 milliards de livres (6 mds EUR, contre 5,4 mds EUR actuellement).
David Taylor, de la maison de courtage Teather and Greenwood, relève que la chute actuelle de la Bourse pourrait pousser les actionnaires à choisir la sécurité, et donc l'offre de Saint-Gobain. Mais il souligne que BPB "est une excellente entreprise qui a des perspectives de croissance considérables". "Ce ne serait pas une catastrophe pour les actionnaires, même à court terme, si l'offre capotait", estime-t-il. M. Taylor ne voit pas Saint-Gobain réussir à 720 pence par action, à moins d'une chute vraiment prononcée des marchés. "Chaque chose a son prix, et dans ce cas particulier je pense que le prix devrait être très élevé", a-t-il dit. Ron Griffiths, de Arden Partners, pense également que Saint-Gobain devra payer plus cher, soulignant que BPB croît désormais sur les marchés émergents tout en gardant une position dominante en Europe et en Amérique du Nord. "Cela signifie que BPB a des perspectives de croissance à long terme excellentes", souligne cet analyste, qui voit bien Saint-Gobain devoir débourser 780 pence par action.
Un troisième analyste, qui a souhaité rester anonyme, a estimé pour sa part que Saint-Gobain monterait à 750 pence et réussirait à ce niveau.