Le Conseil de Paris autorise la poursuite du projet des Halles
Le conseil municipal avait aussi mis à l'ordre du jour le bilan de la commission d'enquête publique qui avait donné un avis favorable en janvier, mais assorti de trois réserves. La mairie a estimé avoir levé ces réserves, notamment la principale portant sur la place René-Cassin qui sera conservée. Cette place située contre l'église Saint-Eustache est très appréciée des promeneurs, avec son emblème, la sculpture d'Henri de Miller.
Les deuxième et troisième réserves demandaient d'assurer une relocalisation de locaux techniques indispensables au fonctionnement de l'hôtel Novotel, rue Berger. Plusieurs recommandations complétaient le rapport de la commission, portant notamment sur l'exigence de minimiser les nuisances du chantier pour le quartier des Halles. Opposé à la "destruction totale" du jardin dans le cadre de ce chantier, le maire du Ier arrondissement Jean-François Legaret (UMP) a estimé que "les réserves n'étaient pas levées" et que "de fait l'avis de la commission devenait défavorable". Anne Hidalgo (PS), première adjointe chargée de l'urbanisme qui porte le projet, a au contraire jugé que ces réserves étaient levées puisque le conseil avait déjà voté la conservation de la place et de la statue d'Henri de Miller avant l'avis du commissaire-enquêteur.
L'adjointe (Verts) chargée des Espaces verts, Fabienne Giboudeaux, a de son côté défendu la rénovation du jardin (très critiquée par des élus et des habitants) qui permettra aux personnes à mobilité réduite de s'y rendre. Par ailleurs, devant les critiques dénonçant la coupe prévue de 343 arbres selon M. Legaret, Mme Giboudeaux a répondu que certains étaient mal en point et qu'au total plus d'arbres couvriront le jardin (491 arbres). D'un coût estimé à 760 millions d'euros, le projet des Halles prévoit de rénover le centre commercial et son pôle transports, la plus grande gare d'Europe, véritable « porte d'entrée dans Paris » avec 800 000 voyageurs par jour. Le projet comprend aussi la création d'un toit aérien et transparent appelé Canopée, des architectes Patrick Berger et Jacques Anziutti, et de démolir le jardin pour en faire un nouvel espace vert moins enclavé et plus sécurisé, ouvert sur la Canopée.
B.P (source AFP)