La ligne 15 sud du Grand Paris Express, qui dessert 22 communes des départements des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne, de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne, sera en retard de deux ans sur son calendrier initial.

« Nous venons de transmettre l'avant-projet au Stif (Syndicat des transports en Ile-de-France, ndlr) (...). C'est l'occasion de préciser le calendrier de réalisation qui donne une estimation de mise en service à la fin 2022 », a indiqué Philippe Yvin, président du directoire de la Société du Grand Paris (SGP).

Ces deux années supplémentaires accordées au projet permettront notamment de donner « un peu plus de temps d'études » et d'optimiser la phase achats « pour permettre aux entreprises de génie civil de répondre à ces appels d'offre complexes dans les meilleures conditions ». La phase travaux sera également allongée.

« On a construit 15 kilomètres de métro ces quinze dernières années en Ile-de-France, et nous allons en faire 200 dans les quinze ans qui viennent ! Avec la ligne 15 sud, ce sont 33 kilomètres et seize gares que nous allons réaliser d'une traite. C'est une première en France », a détaillé le président de la Société du Grand Paris.

Le tronçon sud de la ligne 15, qui reliera Noisy-Champs au Pont de Sèvres, doit être le premier en chantier. Quatre nouvelles lignes de métro en Ile-de-France sont prévues à horizon 2030, ainsi que le prolongement de deux lignes existantes, dont le premier, celui de la ligne 14 au nord, initialement prévu pour 2017, a été repoussé à 2019.

5 milliards d'euros d'investissement

Quant au coût de la ligne 15 sud, Philippe Yvin a souligné qu' « à 8% près (cela donne une différence de 400 millions d'euros, selon les calculs de Mobilettre, ndlr), nous sommes dans l'évaluation initiale, autour de 5 milliards d'euros».

« La différence s'explique notamment par les coûts d'interconnexion (...). Mais le coût final ne sera bien entendu connu qu'à l'issue des marchés publics et nous ferons jouer la concurrence afin d'obtenir les prix les plus avantageux », ajoute-t-il.

Cet été, le conseil de surveillance de la SGP se prononcera sur ces modifications de calendrier, tout comme le conseil d'administration du Stif qui doit rendre un avis délibéré. Les premiers travaux de génie civil doivent démarrer fin 2016, a précisé M. Yvin.

Les équipes du Stif en renfort ?

Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France et président du Stif (l'autorité organisatrice des transports franciliens) , a « regrett(é) » dans un communiqué ce retard, « s'il est avéré ».

M.Huchon a exprimé le souhait « que la SGP et l'Etat, en responsabilité sur ce projet, proposent dans les prochains mois des optimisations, tant financières que techniques, pour tenter de raccourcir ce délai et de coller ainsi au mieux au calendrier initial ».

Il a proposé que « les équipes du Syndicat des Transports d'Île-de-France (Stif) apportent à la SGP leur appui technique et leur expertise en ce sens ».

« Longue de 33 km, la ligne 15 Sud desservira 22 communes et plus d'un million d'habitants. Elle est cruciale pour le développement du sud de l'Île-de-France. Elle devrait assurer 300 000 voyages quotidiens dès sa mise en service », a-t-il rappelé.

A l'inverse de la ligne 15 sud, la ligne 16 elle sera livrée à temps fin 2023, conformément au calendrier initial.

C.T (avec AFP)