Les propositions d'Hervé Novelli sur le statut d'auto-entrepeneur permettront aux chambres de métiers de contrôler systématiquement en amont les compétences de ceux qui interviendront chez les clients. Une des inquiétudes ressentie par la Profession est donc levée, signe selon la FFB (Fédération française du bâtiment) d'une "prise de conscience des dangers du système".

Mais il reste encore des dérives à ajuster selon la Fédération. En effet, elle dénonce dans un communiqué diffusé hier "une distorsion de concurrence mal venue dans une période où les entreprises sont confrontées à une conjoncture difficile". Elle redoute également "la perturbation des relations sociales au sein de l'entreprise, à laquelle se rajoutent des risques pour l'ensemble des salariés" quand ceux-ci utilisent leur temps de repos pour se consacrer à leur activité d'auto-entrepreneur. La FFB craint enfin "les dangers pour le consommateur en termes de sécurité et de défaut d'assurance". Il reste en effet en suspend la question de l'assurance décennale obligatoire en France dans le secteur de la construction.

La FFB explique finalement qu'elle ne peut se satisfaire des aménagements partiels proposés par Hervé Novelli, secrétaire d'Etat aux PME. Le président de la Fédération Didier Ridoret demande donc à nouveau que les métiers du bâtiment soient retirés du dispositif de l'auto-entrepreneur, une position que la FFB défend depuis l'examen du texte en avril 2008 et qui a été "exposée à nouveau au ministre lors de la réunion de concertation du 6 mai dernier à Bercy." Qu'on se le tienne pour dit.

Laurent Perrin