Titane et touche française pour le Grand Opéra de Pékin
Un vrai casse tête chinois< /b>
Les ouvriers soutiennent en effet un tel rythme que les responsables des plans d’exécution ont souvent bien du mal à les suivre. Un effet pervers qui pourrait conduire l’ouvrage à être sensiblement différent de celui projeté par son concepteur. Ce dernier n’a pourtant pas lésiné sur les difficultés techniques. L’ensemble du théâtre, formé d’un seul tenant d’un opéra de 2 416 places, d’un auditorium de 2017 places et d’une salle de spectacles de 1040 places sera entièrement couvert d’une coque de Titane. Cette voûte parmi les plus grandes du monde s’étendra sur une longueur de 212 mètres, une largeur de 143 mètres et culminera à une hauteur de 46 mètres. Un toit métallique d’une seule pièce qui pourrait couvrir la surface de plus de deux terrains de football. Bien que fragile, le titane à été choisi par Paul Andreu pour sa faculté à changer de couleur suivant les positions de l’observateur. Un effet à lié l’interférence de la lumière sur de la mince couche d’oxyde du titane. Cette interférence naît entre le moment ou la lumière frappe le métal et celui ou elle se réfléchit. Elle se traduit par des reflets changeants séduisants et insolites. Mais à l’extérieur, cette couche d’oxyde est instable et peut rapidement devenir rougeâtre. Le cahier des charges prévoit donc la fourniture d’un titane de très haute qualité dont le fournisseur sera tenu de garantir la tenue pendant au moins quinze années. Au terme de ces 15 ans, on sait que les modifications de couleur deviendront très lentes. La pose des milliers de plaques de titane ne sera pas non plus une affaire simple. Pour ne pas nuire, lors de la dépose, à l’homogénéité de la couleur, les ouvriers devront porter des gants de coton blancs et éviter tout contact entre le métal et une surface organique. La technique de pose et de manutention de cette colossale couverture risque donc d’être un vrai casse tête chinois.