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Six mois avant sa réouverture, la Salle Pleyel reprend forme, peu à peu

Publié le 21 mars 2006

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Dans une forêt d'échaffaudages et un décor saturé de béton et de plâtre, 200 personnes s'activent sur un chantier un peu particulier, au coeur de Paris: six mois avant sa renaissance à la vie musicale, la Salle Pleyel prend forme, dans le respect de son style d'origine.
Six mois avant sa réouverture, la Salle Pleyel reprend forme, peu à peu - Batiweb

Fermé depuis l'automne 2002, ce haut-lieu symphonique de la capitale depuis 1927 accueillera son concert de réouverture le 13 septembre, après d'importants travaux de rénovation entamés en janvier 2005.

"C'est une chance de pouvoir se consacrer à un bâtiment pareil, magnifique paquebot des années 1920 dédié à une fonction fantastique: la musique", s'enthousiasme l'architecte François Ceria, qui cosigne cette rénovation avec les acousticiens d'Artec, basés à New York.

"On ne s'est pas contentés de faire de la peinture-moquette. Il ne s'agissait pas de faire une pâle copie de ce qu'était la salle en 1927", assure le secrétaire général de la Salle Pleyel, Arnaud Marion. Inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques, le grand hall d'entrée, orné d'une rotonde et de colonnades, doit être restitué dans sa facture d'antan, toute à la gloire du style Art-Déco.

Pour l'heure dissimulés au regard, les ferronneries de Subes, les médaillons de Le Bourgeois et les luminaires en bronze de Baguès ont été conservés. La mosaïque au sol, détruite lors de la campagne de rénovation de 1994 - la troisième dans ce lieu - est recréée à l'identique. De même, la coupole a été rouverte, créant un vaste puits de lumière.

La structure de béton armé n'a pas été modifiée mais le reste de la Salle Pleyel subit de substantiels aménagements. Les équipes dirigées par le promoteur immobilier Sodéarif (filiale du groupe Bouygues) ont ainsi surélevé le vaste plafond incurvé de l'auditorium pour gagner en volume (+20%) et en réverbération: 18 mètres séparent désormais le haut de la voûte du parterre.

Sur chaque côté, les acousticiens ont imposé la construction de balcons très étroits pour une meilleure réflexion des ondes sonores. Plus homogène du point de vue acoustique, le nouvel auditorium, tout de blanc vêtu - comme celui de Lucerne (Suisse), dont il s'inspire largement - doit aussi être plus confortable: quand les sièges de couleur rouge auront été installés, sa jauge sera ramenée de 2.370 à 1.913 places. Cent soixante de ces sièges seront disposés derrière la scène, qui a donc été rapprochée du public afin de favoriser la proximité entre artistes et spectateurs.

Au deuxième étage, un nouvel espace de 600 m2 dédié au public permettra aux mélomanes d'accéder directement pendant les entractes du parterre aux grandes baies lumineuses donnant sur la rue du faubourg Saint-Honoré (VIIIe arrondissement). "Ce foyer d'inspiration très contemporaine sera la signature de cette rénovation", souligne Arnaud Marion.

Le nouveau lieu devrait être livré au plus tard le 31 juillet à son propriétaire, l'homme d'affaires Hubert Martigny, qui a prévu d'investir au total 33 millions d'euros dans ces travaux, dont 27 MEUR pour la seule salle.

Puis les clés seront remises à la Cité de la musique, le locataire de la salle, qui assura la gestion et la programmation artistique de cet outil destiné à redevenir l'un des principaux centres de la vie symphonique internationale.

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