Rénovation d'un parking issu du mouvement moderne
Plus qu'un parking, c'est un emblème moderne de la ville de Toulouse. Pour certains, il évoque le Guggenheim de New York. Pour d'autres, les toiles de Vasarely une fois passé par la moulinette du photographe Dieuzaide. Quoi qu'il en soit, le marché-parking Victor Hugo ne laisse pas indifférent.
À l’origine, c’était la place du « Marché au bois », dédiée dès sa création à un marché au bois, fourrage puis brocante. Elle prend le nom de Victor Hugo en 1886. En 1892, les marchés métalliques Victor Hugo, Les Carmes et Saint-Cyprien sont ouverts et forment un réseau à hauteur de la ville. Moderne et fonctionnel, Victor Hugo est le plus grand.
En 1959, la halle Baltard est remplacée par un marché contemporain, le premier marché-parking, premier parc de stationnement payant et plus grand marché couvert de la ville. Conçu par l’architecte toulousain Pierre Laffitte, associé à l’agence d’architecture Génard, l’édifice se rattache au mouvement moderne, à la fois de par son écriture architecturale et de son rapport à la ville. Sorte d’îlot-machine, conçu pour abriter les voitures, il met en scène leur ascension dans ses étages et leur stationnement au travers de ses façades dentelées, qui viennent répondre au rythme des fenêtres et balcons avoisinants.
Un marché reconnu internationalement
Le projet livré cette année s’inscrit dans un vaste plan de ville mené par Joan Busquets qui a retravaillé les avoisinants. Le programme prévoyait une mise à niveau du marché avec la place et une ouverture de la façade, auparavant close et rendant celui-ci introverti.
Le rez de chaussée est le cœur d’un quartier de bouche. Il abrite le marché Victor Hugo, réputé internationalement. Ce qui rythme la place Victor Hugo, c’est bien la temporalité du marché, parking voyant sa fréquentation fluctuer dans la journée. Les deux programmes juxtaposés Marché et Parking, impliquent un flux important qui pèse sur le tissu urbain dense. Le projet de Joan Busquets propose une homogénéité des sols à l’échelle de la ville et rend sa place aux piétons pour rendre l’espace plus dynamique et plus vivant.
Le projet de l'agence Taillandier Architectes Associés a été de travailler sur les circulations verticales des piétons qui étaient devenues étriquées et peu pratiques. L'enjeu était ici de retrouver le projet initial de Laffitte, tout en l'adaptant aux normes PMR actuelles. L’ascenseur – greffé latéralement à la fin du 20ème siècle – se retrouve intégré dans le volume du bâtiment. Combinée à la reprise de l’escalier, cette démarche permet de rendre une visibilité à l’accès, grâce à une large faille.
La circulation se matérialise par un voile béton préfabriqué peint en blanc, à l’identique du parking. La faille est composée de brises-vues horizontaux qui font écho aux brises-vues verticaux d’origines, des rampes d’accès des voitures. Cette disposition esthétique en claire voie permet un rétro éclairage de nuit qui marque l’entrée du parc de stationnement.
©Roland Halbe
Le plan de stationnement est rationalisé pour s'adapter au gabarit des véhicules actuels, le nombre de places passant de 670 à 419. L’accès sud est quant à lui démolit et reconstruit au droit du pignon et le sens d’accès des rampes sur la place, inversé.
Rénovation et extension du Marché Parking Victor Hugo
Adresse : 17, Place Victor Hugo, 31000 Toulouse, France
Maîtrise d’ouvrage : Vinci Construction, pour Indigo Architecte mandataire : Taillandier Architectes Associés | Chef de projet associé : Emmanuel Peyrot des Gachons Cabinet d’architecture associé : Scalène Architectes Surface : 10 000 m2
Coût des travaux : 1,8 M€ HT
Calendrier : projet livré en février 2019
Laurent Perrin
Photos : ©Roland Halbe