Le Rizomm, une réhabilitation entre ciel et terre… cuite
La réhabilitation, entamée fin 2016, a des objectifs particulièrement ambitieux : faire de ce bâtiment un véritable démonstrateur de la transition énergétique. Le projet s’inscrit ainsi dans la démarche LIVE TREE (Lille Vauban-Esquermes en transition énergétique, écologique et économique) et devrait atteindre le niveau BEPOS.
Un bâtiment respectueux de l’environnement
Pour ce faire, rien n’a été laissé au hasard pour que ce bâtiment soit à la fois producteur, auto-consommateur, et même fournisseur d’énergie. Une attention particulière a également été portée sur la maîtrise du confort thermique par les usagers de l’édifice.« La réhabilitation concerne le bâtiment à l’angle de la rue du Port et de la rue de Toul. L’entité comprend également un amphithéâtre qui reste en l’état », détaille MAES Architectes Urbanistes. « Elle hébergera les espaces pédagogiques mutualisés pour les activités d’enseignements, des espaces dédiés aux utilisateurs ainsi qu’à une activité tertiaire. »
Pour mener à bien ce projet de grande envergure, la maîtrise d’ouvrage a rapidement choisi de se tourner vers le BIM « pour améliorer le déroulement » du chantier et « minimiser les erreurs et les pertes de temps associées ainsi que pour améliorer la coordination et la planification. »
Une nouvelle façade minérale
Bien que l’enjeu environnemental du projet ait fait l’objet de nombreuses réflexions, son aspect esthétique n’a pas été négligé pour autant. Souhaitant donner une nouvelle identité visuelle forte à l’École des Masters du Rizomm, MAES Architecture a fait le choix surprenant de se tourner vers des matières minérales pour habiller la façade du bâtiment.Celle-ci a finalement été dotée d’un bardage en terre cuite, dont l’utilisation « a été logiquement privilégiée pour évoquer l’historique et la tradition du site », d’après Thomas Druon, de l’agence d’architecture. « Quelque 3 900 heures de travail ont été nécessaires pour poser 6 km de bardeaux et 240 m3 de laine minérale », ajoute Loïc Lemesre, de l’entreprise Ecolopo, qui a réalisé la façade.
Afin de donner à l’ensemble une certaine modernité, MEAS Architecture a eu l’idée de jouer sur un effet aléatoire avec 6 teintes différentes de bardeaux et 4 formats de modules. « Avec les architectes des Bâtiments de France, nous avons choisi de réaliser une composition dans les tons ocre, brun, gris et blanc. Alors que la majorité des bardeaux sont mats, les blancs sont émaillés. Ainsi, lorsque le soleil se reflète sur la façade, ces lames ressortent et donnent l’impression d’être métalliques », explique Thomas Druon.
À chantier de qualité, produits de qualité
L’effet aléatoire de la façade a, en outre, été rendu possible grâce aux Barro de la marque Argeton de Wienerberger. Se voulant modernes et déclinés en une grande variété de formes de teintes, ces brise-soleils se sont tout naturellement imposés comme le meilleur choix pour ce chantier.« La pose des Barro est extrêmement simple sous réserve de disposer d’une ossature primaire adaptée au type de fixation prévue. Les éléments de la gamme standard se fixent horizontalement sur l’ossature primaire par l’intermédiaire d’un profilé spécifique 5S sur lequel sont vissées des attaches en aluminium à chaque extrémité. Des joints en EPDM viennent ensuite se placer aux extrémités du Barro afin d’éviter tout contact entre les éléments de terre cuite entre eux ainsi qu’avec les éléments métalliques », détaille l’entreprise autrichienne.
La toiture a elle aussi été totalement ré-imaginée par l’agence d’architecture. Posés comme un dôme au-dessus du bâtiment, 557 panneaux photovoltaïques pourront permettre au Rizomm de produire 138,4 MWh/an. De quoi répondre parfaitement aux besoins énergétiques du futur démonstrateur.
F.C
Photos : ©MAES Architectes Urbanistes