L’extension du port autonome de Dunkerque fait entrer celui-ci dans le club fermé des grands ports du monde. Début 2004, les porte-conteneurs géants viendront s’amarrer sous les portiques géants.
La concurrence est rude entre les grands ports européens, notamment Rotterdam aux Pays-Bas. C’est la raison pour laquelle il a été décidé, en 2001, de renforcer les capacités du port autonome de Dunkerque. Les travaux devraient arriver à terme début 2004. Le port de Dunkerque présente une situation idéale sur cet étroit passage, le plus fréquenté au monde, que constitue la Manche. Ce que l’on appelle en fait le port de Dunkerque est la réunion de deux entités portuaires aux destinées différentes. D’une part le Port Est, qui n’est accessible qu’aux navires de 115 000 tonnes et d’un tirant d’eau de 14,20 mètres et d’autre part le Port Ouest, construit dans les années 70, et accessible aux navires de 300 000 tonnes, soit 20,50 mètres de tirant d’eau. Celui-ci, ouvert sans aucune contrainte horaire, permet des escales courtes à une heure de navigation de ce véritable nœud d’autoroutes qu’est le détroit du Pas-de-Calais. C’est ce dernier port qui a été entièrement repensé. Après une procédure européenne d’appel d’offres, c’est la société belge Besix qui s’est vu attribuer le marché. Nature des travaux : porter la longueur totale du quai de Flandre à 1 285 mètres, grâce à un prolongement de 410 mètres dragués, auxquels il convient d’ajouter le raccordement au terrain naturel portant ainsi la longueur totalement du soutènement neuf à 576 mètres. Le but de cette opération consiste à pouvoir accueillir les porte-conteneurs de la nouvelle génération de 350 mètres de long, 45 mètres de largeur et jusqu’à 15,50 mètres de tirant d’eau ayant une capacité de 8 000 à 10 000 EVP (équivalent vingt pieds) et plus. L’opération permettra à Dunkerque de prendre sa place dans le clan fermé des dix plus grands sites mondiaux. Outre la réalisation du quai, le marché comprend également l’exécution des voies de roulement arrière des portiques, à 23 mètres et 32 mètres, dans la continuité des voies existantes. Et la réalisation d’une bande de 50 mètres de terre-pleins en arrière du quai afin de permettre une exploitation immédiate du poste. Pour venir à bout de ce chantier hors normes ( le seul dragage du quai représente environ 3 millions de m3) l’entreprise Besix a fait appel à des sous-traitants français et belges, notamment pour les travaux de terrassement, rabattement de nappe, réalisation de parois coulis, etc. Coût global de l’opération, si les devis sont tenus, 25 millions d’euros. Mais cela en vaut certainement la peine, car faute d’investissements portuaires, la France est maintenue depuis des années à l’écart des enjeux commerciaux internationaux.