Le Plan Bâtiment Durable publie la première version de sa note « Bâtiment responsable et Intelligence artificielle »
Résultant d’une réflexion menée par le groupe de travail « Réflexion Bâtiment Responsable 2020-2050 » (RBR 2020-2050), le document n’a toutefois pas été partagé dans sa version définitive. Mieux encore, le Plan Bâtiment Durable a mis en ligne une version consultative afin que chacun puisse contribuer aux travaux menés. Un appel a d’ailleurs été lancé à l’occasion de la publication de la note, courant jusqu’au 20 avril prochain.
Les nouvelles technologies au service du bâtiment responsable
En attendant, le projet de note thématique, rédigé par Marc Desportes, est déjà bien étoffé ! D’après le groupe de travail, « l’Intelligence artificielle apparaît aujourd’hui comme un facteur clé de la transformation du bâtiment dans une perspective de développement durable. Elle fait du bâtiment une plateforme de services qui peuvent favoriser l’adoption de comportements éco-responsables ».L’organisme rappelle notamment que les Technologies de l’information et de la communication (TIC) contribuent déjà à faire évoluer les modes de vie. « Par exemple, l’Internet des objets offre des nouveaux moyens de régulation qui vont dans le sens des économies d’énergies », cite la note provisoire. Le groupe de travail demande néanmoins d’aller encore plus loin dans la démarche.
Au-delà de gérer individuellement l’éclairage ou la sécurité, les objets connectés doivent permettre de penser le bâtiment comme une plateforme de services, soit « en considérant autant le service que rend un appareil (…) que le service rendu par une personne à une autre », soit en abordant « ces services dans leur ensemble ».
L’Intelligence artificielle, à utiliser avec par parcimonie !
C’est à ce stade de la réflexion que le groupe de travail évoque l’Intelligence artificielle, « qui parcourt, structure, anime cette plateforme à des degrés divers ». Le déploiement de cette technologie soulève malgré tout certaines questions : quelles sont les données qui doivent être recueillies et comment ? Quid de l’exploitation de celles-ci et du respect de la confidentialité ?« [Les TIC] offrent des sources possibles d’efficacité, mais aussi des occasions de consommations supplémentaires de ressources (effet rebond), voire de gaspillage (utilisation de gadgets ou nouveaux usages énergivores). Il est donc impératif d’établir un bilan précis pour chacune de ces innovations afin de pouvoir estimer avec précision leurs impacts environnementaux », nuance le groupe RBR.
Il n’en reste pas moins que l’Intelligence artificielle présente bien des avantages, soulignés par le Plan Bâtiment Durable. Entre autres, la connectivité permettrait aux bâtiments de gagner en valeur immobilière. Le groupe de travail note également que l’Intelligence artificielle « décuple le rôle du bâtiment dans la société de demain », mettant en place de « nouvelles formes d’habiter, de travailler, de se déplacer, d’utiliser les équipements », etc. Autant d’atouts qui laissent à réfléchir, et qui avaient déjà été soulignés par Patrick Nossent, président de Certivéa, dans un précédent entretien.
Fabien Carré
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