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Auto-construction, éco-habitat: des cabanes "poussent" dans les Cévennes

Publié le 31 août 2007

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L'auto-construction et l'éco-habitat progressent dans les Cévennes méridionales, comme en témoignent les "cabanes" en paille, en bois ou en dur qui se développent dans cette région, malgré la rareté et le prix élevé des terrains disponibles.
Auto-construction, éco-habitat: des cabanes "poussent" dans les Cévennes - Batiweb
Des autorités locales estiment entre 50 et 100 le nombre de "cabanes" dans la seule Vallée-Française, longue d'une trentaine de kilomètres, dans le sud de la Lozère, au nord de Saint-Jean-du-Gard.

Il y a quatre ans, Céline et François, 30 et 28 ans, qui ont requis l'anonymat, ont commencé par un "tipi" qu'ils ont rehaussé d'une structure en bois. Pour parvenir à leur "deux-pièces", on emprunte un pont en bois de leur fabrication qui enjambe un ruisseau à plusieurs mètres de hauteur. Le toit est de bardeaux, le sol de roseaux et de tiges de bruyère recouverts d'argile, et des arbres traversent l'édifice.

"Les gens qui veulent s'installer, cherchent un terrain à acheter, souvent pendant quatre ou cinq ans, sans en trouver. Le terrain nous a été prêté", explique François, diplômé d'une école d'architecte-paysagiste à Paris.

Soucieux de "valoriser les ressources du milieu", il a utilisé argile rouge, cire d'abeille, huile de lin, résine de pin, bois de châtaignier, laine de mouton pour l'isolation et des objets de récupération, verre, filets et bâches. "Avec tout ça, on peut faire quelque chose de durable et de bien isolé", affirme François qui a dépensé 500 euros de matériaux pour sa "cabane".

"Si on la quitte, en un ou deux jours, on peut enlever ce qui n'est pas dégradable, du plastique essentiellement, le reste reviendra à la nature", souligne ce passionné.

"Notre but est de quitter la ville, changer de mode de vie, être autonome en énergie grâce aux panneaux solaires ou aux sources d'eau, cultiver un potager, produire un minimum de déchets, consommer local, limiter les transports et s'entraider entre voisins", résume Céline.

Sandrine Cendrier, conseillère en gestion environnementale, tente d'associer deux communautés de communes lozériennes -celles de Tarnon Mimente, près de Florac, et de La Cévenne des Hauts Gardons, près de Saint-Etienne-Vallée-Française- à un projet de sept ou huit habitats collectifs, auto-construits, avec l'association "Hameaux durables en Cévennes".

Louisa et Cyrille, 50 et 54 ans, munis d'un permis de construire obtenu après trois ans de bataille, reconstruisent une vieille maison en pierre, après huit ans passés dans une maison en paille. Dans leur jardin, ils produisent des variétés anciennes de légumes et des semences.

"Beaucoup de jeunes ici ont un projet sérieux", insiste Louisa, déplorant l'inquiétude d'élus et d'habitants sur la "cabanisation" du secteur.

"Les habitats "spontanés" - yourtes, tentes, cabanes, caravanes ou camionnettes - ont commencé il y a 30 ans et sont une réponse aux difficultés de logement et au blocage du foncier, il est difficile d'évaluer le phénomène aujourd'hui", souligne Jean-Claude Pigache, membre de la "commission habitat" de La Cévenne des Hauts Gardons.

Selon lui, "c'est la précarité des occupants qui inquiète les élus".
Mais Luis, la trentaine, qui vit dans une maison de bois et de bâches, avec panneau solaire et batteries de récupération pour l'énergie, n'est pas inquiet: "il y a moyen de vivre avec tout ce qui est jeté, soit 12% de la production nationale et avec mes 70 ruches, je me passerai de mon RMI dans un an".

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