Activité du Bâtiment : 2013 s'annonce très difficile, voire périlleuse
La fin d’année 2012 est marquée par de tristes records : en novembre, pour la première fois de l’année, le nombre de permis de construire déposés sur 12 mois cumulés est en recul : -1,4 %. L’entretien-amélioration voit également son activité régresser de -1,5 %. La hausse du taux de TVA de 5,5 % à 7 % et la chute d’environ 25 % des transactions immobilières dans l’ancien en 2012 ont particulièrement marqué ce marché. Au dernier trimestre 2012, l’ensemble des métiers affiche une baisse d’activité comprise entre -1,5 % et -4 %, la maçonnerie restant l’activité subissant le recul le plus important. Contrairement au trimestre précédent, les entreprises artisanales, comprises entre 10 et 20 salariés, connaissent une dégradation de l’activité plus importante (-3 %) que les entreprises de moins de 10 salariés (-2,5 %) au 4e trimestre.
Grandes attentes autour du Pacte pour l’Artisanat
« Les prévisions inquiétantes que nous avions faites se sont réalisées. La situation est maintenant des plus graves et 2013 n’annonce rien qui vaille » annonce dramatiquement Patrick Liébus, président de la Capeb, qui fait état d’un repli de -2,5% par rapport au 4e trimestre 2011 marqué par un recul de -4% dans le segment du neuf et -1,5% dans celui de l’entretien-amélioration. Le secteur de la construction neuve a particulièrement souffert ces derniers mois : les mises en chantier de logements se sont effondrées de -23,8 % entre septembre et novembre 2012 (par rapport à la même période de l’année précédente).
« La chute de notre activité s’accélère, sans aucun espoir de reprise. Pour éviter le pire, nous attendons un signal politique fort, notamment pour ce qui concerne la construction de 500 000 logements neufs et la rénovation énergétique de 500 000 logements existants annoncées par le Gouvernement » s'alarme Patrick Liébus. « Nous ne comprenons pas pourquoi il n’investit pas dans un secteur qui a vocation à créer de la richesse, des emplois et à maintenir le tissu économique local ! Nous espérons que le Pacte pour l’Artisanat, dont les grandes lignes sont présentées ce jour au Conseil des Ministres, apportera un début de réponses aux préoccupations des artisans du bâtiment ».
La baisse d’activité se conjugue malheureusement à une détérioration des carnets de commandes ce trimestre, tant dans la construction neuve qu’en entretien-amélioration mais dans des proportions différenciées. En effet, près de 37 % des entreprises artisanales indiquent une baisse des carnets de commandes dans la construction neuve et 28 % en entretien-amélioration. L’ensemble des corps de métiers est concerné par cette dégradation. Enfin, tendance qui se confirme, trimestre après trimestre, plus d’un quart des professionnels déclarent (en solde d’opinion) subir une détérioration de leur trésorerie. Cet indicateur atteint ainsi son niveau le plus bas depuis deux ans.
De lourdes implications sur l’emploi à prévoir
89 % des entreprises prévoient de maintenir l’emploi à son niveau actuel au premier semestre 2013. Ce chiffre diffère selon la taille de l’entreprise, 91 % des chefs d’entreprises de 1 à 5 salariés présagent un maintien de leur effectif contre 81 % des chefs d’entreprises de 10 à 19 salariés. 6 % des chefs d’entreprise envisagent de licencier ou de ne pas renouveler les contrats au 1er semestre 2013.Dans ce cas-là, 65 % ne renouvellent pas les contrats et 35 % licencient. Enfin, seulement 5 % des entreprises pensent embaucher des salariés supplémentaires (contre 10 % au premier semestre 2011). Au premier semestre 2013, les entreprises sont donc plus nombreuses à envisager de licencier ou de ne pas renouveler les contrats qu’à embaucher. Avec un recul d’activité pour 2013 prévu à ce jour de -3%, c’est près de 20 000 postes qui pourraient disparaitre dans l’artisanat du bâtiment en 2013
« D’ici un an et demi, nous prévoyons la destruction de près de 40 000 emplois dans la filière, soit l’équivalent de quatre fermeture de l’usine d’Aulnay de PSA. Quel gâchis ! Quand la construction des 40 000 logements du futur dispositif Duflot commencera à avoir des effets bénéfiques sur l’économie du secteur, des centaines, voire des milliers d’entreprises auront déjà disparu. Si l’on veut éviter de sombrer dans le cercle vicieux dans lequel la crise entraîne toujours moins d’activité, il faut des mesures volontaristes » s'inquiète Patrick Liébus, Président de la CAPEB.
Seule lueur d’optimisme pour la Capeb, les travaux d’APEL qui sont encore en croissance positive de +1 %, même si cette croissance ralentit fortement puisqu’elle était de +4,5 % au même trimestre de l’année précédente. Avec les ECO Artisans et leur offre ECO Rénovation, la CAPEB met tout en œuvre pour permettre aux artisans du bâtiment de saisir cette bouée de sauvetage. Top 10 de la mobilisation CAPEB du 18 janvier dans les régions (en nombre de participants) La Fédération nationale des travaux publics lance une campagne de publicité pour attirer l'attention des élus et du grand public Sous le slogan "On n'arrête pas le futur", cette campagne, qui sera déclinée à la télévision, en presse et sur internet pour un coût de 2 millions d'euros, se déroule en début d'année car c'est l'époque où les collectivités locales, qui représentent 45% du total des commandes, déterminent leurs budgets. La FNTP espère attirer l'attention des élus et du grand public sur le secteur, qui risque encore perdre 5000 emplois en 2013 après 20 000 déjà supprimés depuis 2007.
CAPEB Rhône-Alpes : 1500
CAPEB Pays de Loire : 600
CAPEB Picardie : 600
CAPEB Bourgogne : 550
CAPEB Basse Normandie : 500
CAPEB Bretagne : 500
CAPEB Poitou-Charentes : 500
CAPEB Ile-de-France : 400
CAPEB Aquitaine : 350
CAPEB Auvergne : 350