Décès sur l'EPR de Flamanville : la responsabilité de Bouygues mise en cause
La CGT a accusé lundi Bouygues d'être responsable de l'accident qui a fait un mort en janvier sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) et dit avoir fourni à la justice des documents montrant que le géant du BTP y bafoue le droit du travail. « On a des pièces très accablantes qui prouvent qu'une des entreprises ne respecte pas le droit du travail. L'accident qui est arrivé, si tout avait été respecté, ne serait pas arrivé » a indiqué Jack Tord, délégué CGT d'EDF. Le délégué parle de « falsification de document » et de violation du droit mettant en cause « la sûreté » nucléaire à venir du réacteur.
Le procureur de la République de Cherbourg, Eric Bouillard, qui avait ouvert une enquête de flagrance, a indiqué qu'il avait reçu « des éléments » de la CGT et qu'il « attend(ait) l'avis technique de l'inspection du travail » pour savoir s'il y avait eu infraction au droit du travail. L'inspection du travail devrait rendre un premier rapport d'ici à quelques semaines. Le parquet a demandé aux gendarmes d'entendre le syndicat. Des expertises des engins liés à l'accident sont en cours.
Deux ans de retard pour le réacteur vitrine
Un ouvrier de 37 ans, qui travaillait en intérim pour une société spécialisée en charpente et mécano-soudure, Normetal, est décédé le 24 janvier après une chute d'une quinzaine de mètres. Selon le parquet, la passerelle sur laquelle il se trouvait a été heurtée par le chargement d'une grue. Le chantier compte 20 à 30 grues.
L'EPR de Flamanville est l'un des tout premiers en construction dans le monde et fait figure de vitrine pour un réacteur que la France veut exporter, mais le chantier accuse un retard d'au moins deux ans.
Laurent Perrin (source AFP)