Un pont géant entre le Danemark et l'Allemagne
Le ministre danois des Transports, Lars Barfoed, a salué une « décision historique », qui « va relier le nord de l'Europe et le Danemark au continent européen ». Ce pont « raccourcira de 150 km la distance entre Copenhague et Hambourg », et rendra les transports des marchandises « moins longs et moins chers » entre le Danemark et l'Allemagne, a-t-il plaidé. Deux autres ponts, respectivement de 16 et 20 km de long, l'un au-dessus du détroit du Sund, entre le Danemark et la Suède, l'autre entre les deux principales îles danoises, la Fionie et le Seeland, sont déjà en fonction, améliorant considérablement le trafic routier et ferroviaire entre la Scandinavie et le reste de l'Europe.
L'Allemagne doit encore ratifier le traité
Le nouveau pont permettra de couper depuis le nord de l'Allemagne vers l'est du Danemark sans passer par la partie continentale du pays nordique, à l'ouest du pays. Des ferries assurent actuellement la liaison entre Roedby (sud de Copenhague) et Puttgarden. Selon un premier accord conclu en juin 2007 entre les deux gouvernements, le pont sera presque entièrement à la charge du Danemark, à hauteur de 4,8 milliards d'euros sur les 5,36 milliards d'euros du coût total du projet. Financé par les utilisateurs à l'aide d'un péage, sa mise en service est prévue pour 2018.
Le pont, critiqué par ses détracteurs de la Liste de l'Unité parce qu'il accroît le trafic routier polluant, « donnera un élan fantastique au transport ferroviaire danois et européen », a défendu M. Barfoed, qui prévoit « environ 8 millions de tonnes transportées par train par an sur les 15 millions de tonnes acheminées ». Le traité pour l'ouvrage sur le détroit de Fehrman avait été signé le 3 septembre entre l'ancienne ministre danoise des Transports et son homologue allemand Wolfgang Tiefensee. La plupart des partis parlementaires danois avaient déjà donné leur feu vert préalable à cet accord. Le Parlement allemand doit encore ratifier le traité dans les mois à venir, ce qui est une formalité, selon des sources parlementaires à Berlin.
Bruno Poulard (source AFP)