L'Ademe alerte sur les risques des rénovations « par geste »
L'Ademe est à l'origine d'un rapport sur la rénovation performante par étape, publié ce lundi 25 janvier.
Dans cette étude, l'agence prône des rénovations globales, prenant en compte les 6 postes de travaux primordiaux (isolation du sol, des murs, de la toiture, menuiseries extérieures, ventilation et chauffage) tout au long du processus, avec une vision d'ensemble pour que ces travaux soient réalisés dans le bon ordre et idéalement en une seule étape.
Pour l'organisme, une rénovation peut être considérée comme « performante » lorsque le bâtiment atteint au minimum un niveau de performances BBC ou équivalent (80 kWh/m2 par an), qu'il présente une qualité de l'air intérieur saine, et qu'il reste confortable été comme hiver.
L'Ademe définit très exactement une rénovation « performante » en ces termes : « un ensemble de 6 postes de travaux (isolation des murs, du sol, de la toiture, menuiseries extérieures, ventilation et chauffage), qui permet d’atteindre une consommation « BBC rénovation » ou équivalente (soit une classe énergétique A ou B), sans mettre en danger la santé des occupants, en préservant le bâti de toute pathologie liée à ces travaux et en assurant le confort thermique et acoustique été comme hiver ».
Des rénovations par geste qui ne permettent pas d'atteindre des performances satisfaisantes
Selon la synthèse de cette étude, les rénovations actuelles « par geste » ne seraient en revanche pas assez efficaces pour parvenir à un niveau de performances rénovation BBC ni aux objectifs fixés dans la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) en termes de réduction des consommations du parc bâti à l'horizon 2050.
« L’addition simple de travaux qualifiés de « travaux BBC-compatibles » n’est pas suffisante pour l’atteinte du niveau de performance BBC rénovation ou équivalent à terme, en moyenne sur le parc », tranche l'Ademe.
Des risques pour le logement et ses habitants
L'organisme déconseille donc ces travaux par étapes (notamment au-delà de 3 étapes) car ils génèrent souvent de l'inconfort et des surcoûts pour les habitants, mais aussi de nouvelles pathologies pour le logement (humidité, moisissures...). Malheureusement, les Français, par manque de budget, réalisent souvent ce type de rénovations par geste, en fonction des besoins prioritaires (remplacement de chaudière...) et des aides disponibles.
L'Ademe appelle donc à développer la communication autour de ces sujets pour informer les propriétaires et leur permettre de faire des choix éclairés.
L'intégralité de l'étude est accessible ici.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock