Grand Paris Express : quid des quartiers de gare ?
« La synthèse de l’Observatoire des quartiers de gare du Grand Paris Express est un outil remarquablement précis et détaillé et indispensable au travail des collectivités et des investisseurs », félicite Philippe Yvin, président du directoire de la Société du Grand Paris, en charge du projet.
« Ces travaux permettent d’envisager l’avenir des quartiers de gare en fonction de leurs caractéristiques et de la manière dont ils s’inscrivent dans la métropole. Ils révèlent un potentiel immense, dont les effets seront rendus possibles par le Grand Paris Express », poursuit-il.
Au total, pas moins de 68 quartiers de gare ont été analysés par l’organisme, qui en a dégagé 200 indicateurs portant sur six thématiques différentes : les densités, les centralités, le cadre urbain, l’évolution démographique, la mobilité et la dynamique de construction.
Plus de dynamisme dans les quartiers
Et première bonne nouvelle pour la Société du Grand Paris, son pari devrait être relevé haut la main avec le Grand Paris Express. Le réseau de transport offrira en effet à ses utilisateurs « des gains considérables de temps », avec « jusqu’à 6 fois plus de territoires accessibles en 45 minutes depuis certaines gares ». En revanche, l’accessibilité piétonne aux gares est à revoir et l’intermodalité doit encore être optimisée pour plus d’efficacité.Concernant les caractéristiques des territoires situés à proximité des gares, l’Observatoire note que 16% d’entre eux, dès lorsqu’ils se trouvent à moins de 800 m d’une pateforme, accueillent « plus de 20% des habitants métropolitains ». Selon l’organisme, trois typologies de quartiers se dégagent : ceux qui présentent des émergences de plus de 25 m, ceux dont les hauteurs varient entre 5 et 15 m, et, enfin, les quartiers bas. Dans tous les cas, ils sont plus de 29% à disposer d’une surface constituée à 50% d’espaces verts.
Autre constat : la population située dans les quartiers de gare est composée de 25 à 30% de jeunes de moins de 18 ans et 10% de plus de 65 ans. La densité, de 25 000 habitants en moyenne, est par ailleurs en forte croissance par rapport au reste de la métropole. Pour autant, l’Observatoire s’interroge : « quelle forme urbaine faut-il valoriser, protéger, développer, quel style, quels espaces ? Les quartiers pavillonnaires, potentielles zones de fraîcheurs indispensables dans la métropole, les grands ensembles avec les grandes vues lointaines, les espaces distendus des zones semi urbanisées ? Comment retisser des liens entre des formes urbaines différentes, entre des espaces monofonctionnels et des espaces pour habiter ? ».
Les quartiers n’en restent pas moins particulièrement dynamiques, et notamment en termes de construction : « 14,4 millions de m2 ont été autorisés (…) de 2000 à 2013 dans les 68 quartiers de gare. L’analyse des permis de construire montre en effet que 5,6 millions de m2 dédiés au logement et 8,8 millions de m2 d’activités y ont été autorisés de 2000 et 2013. Cela représente une moyenne annuelle de plus de 400 000 m2 de logements et 630 000 m2 d’activités », relate l’Observatoire.
Ainsi, 3 000 ha de projets urbains sont en cours ou à venir autour d’une dizaine de gares, et un quartier de gare sur trois est concerné par un appel à projets innovants, à l’instar de ‘’Réinventer Paris II’’ ou ‘’Inventons la Métropole du Grand Paris’’. Par ailleurs, 37 quartiers font l’objet du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU).
Autant de projets qui devraient avoir un impact positif sur l’emploi, avec 844 000 postes créés dans les quartiers de gare du GPE. D’après l’Observatoire, « les lignes 14 et 15 rassemblent 82% de ces emplois ». « 12 quartiers accueillent plus d’1/4 d’ouvriers parmi leurs résidents et comptent plus de 40% de logements sociaux », ajoute l’organisme. De quoi satisfaire, là encore, la Société du Grand Paris, pour qui la création d’emplois était un objectif primordial.
F.C