Le grand réveil du Berlaymont
Imbroglio financier
Toujours est-il que les autorités belges ont alors pris en charge ces travaux (88,6 millions d'euros) alors qu'un consortium associant Bouygues et l'allemand Strassag remportait, en 1998, le contrat de rénovation du bâtiment pour une enveloppe de 372 millions d'euros. Jusque-là, rien à dire, sauf qu'un changement de gouvernement en Belgique amène les nouveaux gouvernants à se pencher sur le dossier du Berlaymont... pour y découvrir un gouffre financier. Retour en arrière. En 1990, c'est Jean-Luc Dehaene qui a proposé le montage juridique calamiteux débouchant sur le Berlaymont 2000. C'est également lui qui a cosigné la première note qui évalue le coût des travaux à 6,5 milliards de francs belges. De 1990 à 1995, il ne s'est strictement rien passé. En 1999, à l'arrivée du gouvernement Verhofstadt, les travaux de rénovation n'étaient pas entamés et le dossier était totalement bloqué. Les travaux ont repris malgré un imbroglio financier qui laisserait pantois le plus humble des experts-comptables. L'accord conclu récemment entre le gouvernement belge et la Commission européenne prévoit le retour complet des trois mille fonctionnaires européens dans le Berlaymont au 31 décembre 2003. La Commission devrait alors prendre possession du bâtiment pour 572 millions d'euros, qu'elle versera en vingt-sept annuités. Mais pour que cette date soit tenue, il faudrait vraiment que Dieu soit belge !