Dans les Hauts-de-Seine, le musée Albert-Kahn se rénove
Avec une fréquentation en progression depuis cinq ans, le musée fait partie des sites les plus visités en Île-de-France. Et c’est pour répondre à cet engouement, que le département des Hauts-de-Seine a décidé « d’offrir de meilleures conditions de conservation, de présentation des collections et d’accueil du public ».
Kengo Kuma à la tête du projet
Au terme d’un concours international, l’architecte Kengo Kuma s’est vu confier la conception du projet grâce notamment à son rapport avec la nature.« Il s’efforce d’intégrer de façon harmonieuse ses constructions dans le paysage, entrant pleinement en résonance avec la réalité du site de Boulogne-Billancourt », indique le département des Hauts-de-Seine dans un communiqué.
L’extension imaginée par l’architecte sera située en bordure du site de 4 hectares rassemblant des collections uniques et un jardin à scènes, qui fait coexister une forêt vosgienne, une roseraie, un jardin anglais, un jardin français et un village japonais, autour de l’œuvre du banquier humaniste, Albert Kahn.
Le nouveau bâtiment de 2 300 m², conçu comme un origami, sera un espace ouvert, rythmé par de fins écrans qui orientent la vue, favorisant à la fois la déambulation et la contemplation du jardin. Il accueillera le parcours permanent, les expositions temporaires, le centre de ressources documentaires, l’espace découverte pour les familles, la librairie-boutique, le restaurant et le salon de thé.
Valoriser le patrimoine
Le projet de rénovation qui permettra d’augmenter la surface d’exposition de 60 %, s’inscrit dans la continuité de la politique de conservation des collections du musée mise en œuvre par le département des Hauts-de-Seine depuis plus d’une trentaine d’années.C’est l’opportunité de « donner au public toutes les clés pour comprendre l’histoire et la vocation originelle de ce lieu », a précisé Patrick Devedjian.
« Ce musée représente un patrimoine unique non seulement par sa forme, mais aussi par la volonté d’un homme, Albert Kahn, dont la philanthropie a donné naissance à ce qu’il appelait les archives de la planète », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « En ces temps de défiance et de repli sur soi, on ne pouvait trouver meilleur message que l’œuvre plurielle d’Albert Kahn, qui n’a eu de cesse de favoriser la paix et le dialogue entre les cultures ».
Las fabriques japonaises de plus de cent ans, situées dans les jardins, font également l’objet d’une importante restauration. Ces interventions sont menées dans le respect des règles de conservation et prennent en compte les logiques paysagères dictées par l’histoire et l’esprit du lieu, souligne le Département.
Dans le souci de préservation du patrimoine, le Département a ainsi sollicité une protection supplémentaire auprès du ministère de la Culture et de la Communication : depuis le 16 décembre 2015, le site est inscrit au titre des Monuments historiques.
Un chantier respectueux de l'environnement
Le projet de rénovation a obtenu la certification NF HQE TM bâtiments tertiaires construction pour la phase programmation et conception. À ce titre, le département des Hauts-de-Seine s’engage à réaliser un chantier à faible impact environnemental.Le budget dédié à ce projet « de dimension nationale et internationale » s’élève à 27,8 millions d’euros. Les travaux de rénovation ont débuté en janvier 2016 et devrait s’achever fin 2017. La fin des aménagements intérieurs est prévue pour mars 2018.
Cette rénovation, « à vocation culturelle, économique, éducative et touristique » contribuera « à la valorisation de l’image du territoire, de son attractivité et de son rayonnement », conclut le communiqué du département des Hauts-de-Seine.
R.C
Photos : © Kengo Kuma & Associates