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Réforme du DPE : les diagnostiqueurs dressent un premier bilan

Publié le 28 juin 2022

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Audit énergétique, interdiction de location, gel de loyers… la réglementation change et évolue rapidement dans le secteur de l’immobilier. Depuis un an, le nouveau Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est entré en vigueur, non sans remous. Quel a été son impact sur le classement du parc immobilier français ? Le point avec Ex’Im, spécialiste du diagnostic.
Réforme du DPE : les diagnostiqueurs dressent un premier bilan - Batiweb

Alors que cela fait un an que le nouveau Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est entré en vigueur, le groupe Ex’Im, spécialiste du diagnostic immobilier et du contrôle, dresse un premier bilan.

Nouveau DPE : une entrée en vigueur chaotique

Pour rappel, la mise en place de ce nouveau DPE avait été chaotique, avec des erreurs rapidement signalées, ayant nécessité une suspension et des correctifs sur la méthode de calcul.

Depuis décembre 2021, la nouvelle méthode est bien opérationnelle. Toutefois, dans une enquête publiée fin mai, l’association 60 Millions de Consommateurs alertait encore sur des écarts de DPE. Cette enquête avait fait réagir l’UNPI, la FIDI ou la CDI FNAIM, cette dernière regrettant notamment « la précipitation et l’impréparation des outils fournis aux diagnostiqueurs par l’administration ».

Or, l’importance de ce DPE n’est pas négligeable puisqu’il déterminera désormais si un propriétaire pourra louer ou non un logement, augmenter son loyer, ou s’il devra d’abord réaliser des travaux de rénovation énergétique.

Par ailleurs, ce nouveau DPE propose désormais des scénarios de travaux de rénovation pour améliorer l’efficacité énergétique du logement. Pour les diagnostiqueurs, il s’agit d’un nouveau rôle primordial. Ex’Im appelle toutefois le gouvernement à renforcer les aides, notamment pour réduire le reste à charge.

« Pour réussir à relever le défi de la rénovation énergétique en France, certains freins restent à lever comme augmenter les aides, car le reste à charge est parfois trop important encore ; ou mieux accompagner les ménages pour encourager à une rénovation globale, davantage vertueuse, plutôt qu’une rénovation mono geste comme on le voit avec MaPrimeRénov’ », estime en effet Yannick Ainouche, PDF d’Ex’Im et président de la CDI FNAIM.

 

Des rénovations énergétiques nécessaires

 

Outre ce premier bilan, Ex’Im a également mené une étude en analysant les DPE de près de 30 000 logements récemment diagnostiqués.

Sur cet échantillon, la majorité ont obtenu une étiquette D (près de 35 % des logements étudiés). Toutefois, 8 % ont été classés G, soit la pire note du DPE. Parmi eux, 6,5 % se destinant à la location ne pourront plus être loués à compter du 1er janvier 2025 s’ils ne sont pas rénovés.

L’échéance sera même dès le 1er janvier 2023 pour ceux dépassant le seuil de consommation énergétique fixé à 450 kWh par an et par m2 (en énergie finale). D’après Ex’Im, cela concernerait « à peine 1 % » des logements étudiés, soit « un peu plus de 100 000 logements à l’échelle du parc locatif français ».

Cette interdiction de location s’étendra aux logements classés F à compter de 2028, avant de concerner la classe E en 2034, soit près d’un logement sur quatre.

Par ailleurs, près de 10 % des logements étudiés ont reçu une étiquette F. Ainsi, plus de 16 % des logements (les F et G) verront leur loyer gelé à partir de 25 août 2022. En effet, Ex’Im rappelle que dans le cadre de la loi Climat et Résilience, seuls les loyers des logements présentant un DPE égal ou supérieur à E pourront être augmentés à compter de cette date.

Alors que la France vise un parc BBC d’ici 2050, le pays reste encore loin de son objectif, avec seulement 3,5 % de logements classés A ou B – pour la plupart construits après 2012.

 

Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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