Contre le mal-logement, le gouvernement lance un nouveau plan à 500 millions d’euros
Dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR), la Première ministre Elisabeth Borne avait déjà annoncé une augmentation de 160 millions d'euros pour le dispositif « Logement d’abord ». Cependant, le ministre du Logement, Olivier Klein, a révélé, lors d'une interview accordée au quotidien La Croix, que le budget total du second plan quinquennal atteindra désormais un demi-milliard d'euros.
Le plan précédent, doté d’une enveloppe de 250 millions d’euros, a déjà permis à 440 000 personnes de quitter la rue et d'accéder à un logement, soit un rythme trois fois plus élevé que lors de la période précédente.
Selon Olivier Klein, cela marque une véritable « petite révolution ». Auparavant, les personnes sans abri étaient généralement dirigées vers des hébergements d'urgence, puis vers des solutions d'insertion, mais il y avait souvent des cas de retour à la rue.
Sortir plus de 800 000 personnes de la rue
Selon le ministre, l'objectif de ce nouveau plan est de financer la construction de 100 000 logements sociaux supplémentaires au cours des cinq prochaines années, ainsi que la création de 10 000 places en pensions de famille et de 30 000 logements en intermédiation locative. Dans l'ensemble, ces mesures visent à sortir plus de 800 000 personnes de la rue d'ici dix ans.
Depuis 2017, 42 000 places en intermédiation locative ont été créées, permettant à des personnes d'être hébergées dans le secteur privé grâce à des associations qui prennent en charge les baux. Le ministre a également signalé la création de 7 200 places en pension de famille, ainsi que l'attribution de logements à 122 000 personnes sans domicile fixe dans le secteur du logement social.
Néanmoins, un rapport de la Cour des Comptes publié en janvier 2021 indiquait que bien que les premiers résultats du plan « montrent une dynamique favorable avec une augmentation de l'accès au logement », ils restaient globalement « en-deçà des attentes et des objectifs chiffrés ».
Conscient de ces défis persistants, Olivier Klein a souligné que l'objectif demeure de mettre fin au sans-abrisme, en particulier pour les familles. Cependant, en raison de la situation économique et des flux migratoires, de nouvelles personnes se retrouvent sans domicile, ce qui rend la tâche encore plus complexe.
En ce qui concerne l'hébergement d'urgence, Olivier Klein a fait remarquer que le nombre de places disponibles chaque soir était de 203 000, contre 120 000 en 2017. Ce chiffre représente un niveau jamais atteint, surpassant même les capacités mises en place après la crise .
Marie Gérald (avec AFP)
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