Vinci fait durer le suspense sur la réalisation du CDG Express
M. Huillard, qui poursuit les discussions avec les pouvoirs publics en raison de la modification des paramètres économiques depuis la crise, notamment la baisse du nombre de passagers aériens, assure qu’il n'y a pas de date limite. Un point essentiel concerne les interventions qui vont être effectuées bientôt sous la piste 2 de l'aéroport CDG. « Je ne vous dis pas que cette opération se fera » a même déclaré M. Huillard.
Vinci avait remis son offre finale en novembre dernier pour la réalisation et l'exploitation de cette liaison au ministère de l'Ecologie. Après analyse de l'offre, le gouvernement doit établir un contrat de concession, qui, après le passage devant le Conseil d'Etat, devait être originellement signé au début 2010, avait alors précisé le ministère de l'Ecologie. Les négociations ont été lancées en juillet 2008, avec à l'époque l'objectif d'une mise en service vers 2014. Celle-ci ne devrait pas intervenir avant 2016.
Vinci était le seul candidat en lice pour réaliser et exploiter cette liaison ferroviaire directe, d'une longueur totale de 32 kilomètres, entre la Gare de l'Est à Paris et l'aéroport Charles-de-Gaulle à Roissy (Val d'Oise). 7,2 millions de voyageurs par an sont attendus au début de l'exploitation et environ 10 millions à long terme (2030-2050). L'aéroport Charles de Gaulle est le deuxième aéroport européen en terme de passagers. De nombreux experts jugent cette réalisation risquée pour le concessionnaire, dans la mesure où elle doit se faire sans subvention publique, mais où les trains du CDG Express seront obligatoirement tirés par des locomotives SNCF.
Cette liaison doit être en outre en concurrence avec le RER B prochainement rénové et sans doute avec le métro régional voulu par Christian Blanc, le secrétaire d'Etat au Développement de la région capitale. « Les projets du Grand Paris ne concurrencent pas directement cette ligne », a estimé M. Huillard.
Bruno Poulard (source AFP)