Vers la fin du conte de fées espagnol ...
Contre vents et marées, le gouvernement Zapatero assure que le retournement du marché de l'emploi n'est que « conjoncturel ». Et qu'il dispose, avec un excédent public de 2,2 % du PIB en 2007, des moyens budgétaires pour compenser la dégradation de la conjoncture internationale. Programmes de grands travaux, augmentation des retraites, baisses d'impôts, suppression de l'impôt sur la fortune : les socialistes au pouvoir à Madrid multiplient depuis des mois les annonces de mesures de soutien à l'activité.
Il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir la réalité : l'Espagne est arrivée au bout d'un cycle. Celui du rattrapage accéléré des autres grands Etats européens.
Les mises en chantier de logements retrouvent un niveau conforme à la demande (autour de 400.000).
Le modèle de croissance fondé sur la création d'emplois nombreux mais peu qualifiés et peu productifs a atteint ses limites. L'Espagne doit dorénavant passer d'un schéma largement quantitatif à un schéma nettement plus qualitatif. Développer le « soft » après le « hard ». Ne plus s'appuyer seulement sur le BTP ou le tourisme mais aussi sur des secteurs d'avenir à forte valeur ajoutée, sur des domaines d'excellence tournés vers l'exportation, sur des technologies de pointe.
Quel que soit le vainqueur des élections du 9 mars, il devra gérer un brutal ralentissement de l'activité économique et de douloureuses remises en cause.