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Une maison accostée le long des quais ...

Publié le 30 juillet 2007

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Les chalands réservent, dans leur cale à fond plat, des espaces à vivre du plus bel effet. Certains l'ont bien compris et goûtent déjà aux charmes d'une maison sur l'eau. Pour les terriens devenus marins, la vie sur l'eau est des plus confortables. A en croire ces pénichards, ils ne pourraient remettre un jour les pieds sur terre.
Une maison accostée le long des quais ... - Batiweb
« J'aime les lieux atypiques, une péniche permet d'aménager à sa guise son espace de vie et permet de profiter du charme de l'eau » explique Dominique Abafourd, installée depuis huit ans à bord de l'El Kantara, dans le deuxième arrondissement de Lyon. Un plaisir qu'elle fait partager désormais dans ses chambres d'hôtes luxueuses. Mais vivre sur une péniche est loin d'être un long fleuve tranquille. La première étant encore de trouver un espace où amarrer sa péniche.

Trouver un espace libre...

« Ce n'est pas difficile, c'est impossible même, prévient d'emblée Christian Duguet, président de l'association de défense de l'habitat fluvial. Depuis 2006, ce sont les maires qui décident des places de stationnement. Et nous ne sommes pas particulièrement les bienvenus» explique-t-il. Et pour ceux qui décident d'amarrer sans autorisation, l'infraction revient chère : 150 euros/jour d'astreinte. Actuellement, la liste d'attente enfle. Ensuite, contrairement au terrain d'une maison, disposer d'un espace où stationner ne signifie pas être maître des lieux. «On achète le bateau mais pas la place, laquelle n'est d'ailleurs pas transmissible » explique Christian Duguet. Propriétaire du bateau et locataire de l'emplacement, dont le prix peut varier de 150 euros à 600 euros par mois, selon la situation. Mais ce n'est pas tout, une fois amarrée, la péniche réserve encore des surprises à ses occupants.

Un logement onéreux.

Contre toute attente, vivre sur une péniche n'est pas économique. Si la seule coque reste abordable, entre 80 000 et 100 000 euros, l'aventure n'est pas sans contrepartie, notamment financière. Pour obtenir la Freycinet de vos rêves, un modèle standard en France de 38.5 mètres sur 4, vous devrez mettre la main au portefeuille. Car côté aménagement, si la cale vide permet d'agencer les lieux à votre guise, tout est à réaliser. Chauffage, électricité, eau et sanitaires, rien ne vous sera épargné.

Pour une péniche tout aménagée, il vous faudra compter dans les 300 000 euros. Comme pour un logement classique le jeu de l'offre et de la demande a fait exploser les prix. La crise batelière n'est plus la même qu'il y a une trentaine d'années, et il devient difficile de trouver une embarcation digne de ce nom. S'ajoutent ensuite la taxe d'habitation, les impôts fonciers (sauf si le bateau peut naviguer), la mise à cale obligatoire tous les dix ans et les réparations diverses. L'entretien de ce bout de ferraille revient cher, voire très cher.

Ainsi, tous les dix ans, selon la loi, les pénichards ont l'obligation de sortir leur habitation de l'eau et de vérifier l'étanchéité de la coque. Cette mise à sec vous en coûtera quelque 5 000 euros. Ensuite, il vous faudra repeindre la coque pour éviter la corrosion, la sonder (900 euros environ) et si le fer est abimé faire des réparations pouvant aller jusqu'à 20 000 euros. Un fond à refaire vous en coûtera par exemple entre 30 000 et 40 000 euros. Pour compléter le tableau, l'assurance d'une péniche est environ deux à trois fois plus chère que celle d'une habitation normale.

Au final, vivre sur une péniche revient plus cher qu'un habitat classique, pourtant la vie au fil de l'eau fait toujours autant rêver.

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