Un groupe de travail mis sur pied aux US pour éviter les saisies immobilières
Le Trésor américain a annoncé mercredi la mise sur pied d'une alliance de professionnels du secteur, appelée "Hope Now" ("l'espoir maintenant"), qui aura pour mission de joindre les emprunteurs pour les aider à trouver un moyen d'éviter la saisie.
Le partenariat rassemble des banques telles que Citigroup et Bank of America, des associations comme NeighborWorks America, des institutions financières comme l'Association des marchés financiers et les organismes de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac. Hope Now va lancer une vague de courriers pour inciter les emprunteurs à risque à appeler leur banquier, pour déterminer quelles sont leurs portes de sortie avant que la situation ne devienne ingérable.
"Environ 50% des gens qui ont vu leur maison saisie n'avaient jamais été en contact avec leur banquier", a souligné Michael Heid, co-président de la section prêts hypothécaires de la banque Wells Fargo. Quelque 2 millions de prêts à taux ajustable vont subir leur premier ajustement à partir de l'an prochain, avec des conséquences imprévisibles: consentis massivement entre 2004 et 2006 à des ménages financièrement fragiles, ces prêts dits "2/28" prévoyaient 2 années de remboursement à taux très faible avant un bond des taux pour les 28 années restantes.
La grande crainte du gouvernement et des économistes est que cette vague de hausse des taux fasse bondir les saisies et entraîne l'économie dans une spirale négative avec le ralentissement de la consommation. Cependant, l'initiative lancée mercredi repose essentiellement sur le conseil, et ne touche pas aux points financièrement délicats que sont les pénalités financières imposées par les banques par exemple.
La mise en place de cette alliance découle directement de l'annonce faite le 31 août par le président George W. Bush d'une "initiative pour éviter la saisie".
M. Bush avait parallèlement annoncé une série de mesures pour endiguer la vague de non-recouvrements à l'origine de la crise financière mondiale, visant notamment à lutter contre ce que la Maison Blanche a appelé les pratiques "prédatrices" de certains prêteurs.
De leur côté, la banque centrale américaine (Fed) et d'autres autorités de régulation du secteur bancaire avaient demandé début septembre aux prêteurs de se montrer souples avec les ménages endettés. Elles avaient par exemple appelé les prêteurs à consentir des modifications des prêts, un report des paiements ou une réduction du principal.