Parmi les bouleversements liés au passage à l’euro, la paie et ses déclarations constituent une étape délicate. Les mois d’été offrent l’opportunité de passer en douceur à l’euro par la paie.
Au 1er janvier prochain, les salaires comme toutes les postes de l’entreprise devront être traités en euros. Cependant, rien n’interdit d’établir dès maintenant la paie en euros. Si l’exercice paraît simple, faute d’une bonne préparation, il peut tourner au cauchemar pour les responsables et à la fronde dans l’entreprise. Les mois d’été sont donc la période idéale pour installer l’euro dans l’entreprise. Le ralentissement de l’activité et les congés laissent effectivement aux services concernés le temps de se focaliser sur la transition. L’expérience des entreprises qui ont déjà franchi le pas démontre que l’opération n’est fiable qu’après deux mensualités successives. C’est le délai fixé pour une transition réussie. Au besoin, une première saisie de simulation peut s’avérer judicieuse. Sur le plan théorique l’opération est simple, il s’agit de sélectionner tous les champs monétaires en francs puis de les convertir en euros. Une saisie qui peut être effectuée manuellement avec un convertisseur ou à l’aide d’un logiciel d ‘assistance. Attention, l’utilisation d’un simple convertisseur est fréquemment à l’origine d’erreurs dues à la confusion entre les sommes et les taux. Dans la conversion en euros, les décimales prennent une importance capitale. Les spécialistes recommandent la mise en place d’arrondis à 4 voir 5 décimales, même si sur les feuilles, ils n’apparaissent qu’au nombre de deux. Le plus simple selon le ministère des finances est de partir toujours du taux horaire pour réaliser l’ensemble des modifications. À défaut, l’absence de décimale peut entraîner à moyen terme des écarts importants. Un risque qui peut déboucher sur la suspicion et la contestation. Des écarts qui peuvent en outre être à l’origine, pour de très petites sommes, de difficultés liées aux franchissements des seuils dans les cotisations ou, dans le cas des indemnités multiplicatives comme les frais kilométriques, à d’importantes dérives. Au plan psychologique, devant l’absence de repère de chacun, les spécialistes recommandent aux chefs d’entreprise la mise en place d’une solide communication interne. Dans ce domaine, l’idéal consiste à donner aux salariés, aux côtés des bulletins de paie en euros, une copie en francs pour information pendant les 3 premiers mois. L’expérience démontre qu’avec cette technique, l’échelle des valeurs s’installe vite dans les esprits. Dans les salaires plus qu’ailleurs, la transition exige beaucoup de clarté. Autre précaution essentielle, se mettre en rapport avec les différents organismes sociaux afin de leur transmettre simultanément les documents en euros. Une fois rodés par le biais de la paie, les salariés auront, dès septembre, tous les atouts pour intégrer la nouvelle monnaie à l’ensemble de l’activité de l’entreprise.
Pour information, les services fiscaux, le trésor et les centres de gestion diffusent des dépliants pratiques qui énumèrent les règles de base du passage de la paie en euros.