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Première médaille d'or des JO 2008 ... Pour la construction mais pas pour les droits de l'homme.

Publié le 04 janvier 2007

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Entre travaux et investissements, la préparation des jeux Olympiques de Pékin de 2008 a bien avancé en 2006, même si la situation des Droits de l'homme et la pollution suscitent toujours inquiétudes et récriminations dans la communauté internationale.
Les Chinois y ont mis les moyens: quelque 40 milliards de dollars ont été dépensés pour refaire une beauté à la capitale, avec de nouvelles autoroutes, des extensions du métro, un terminal d'aéroport flambant neuf et des constructions tous azimuts d'enceintes sportives.
Des moyens pharaoniques: c'est que la Chine voit dans ce spectacle sportif ininterrompu d'août 2008 l'occasion de montrer au monde entier sa puissance émergente. Et les parraineurs ont afflué pour investir dans ces Jeux, alléchés par un marché potentiel de 1,3 milliard de personnes.

Le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge, s'est lui-même rendu à Pékin en octobre et a loué "l'excellence" des préparatifs. Il a visité les différents sites comme le stade olympique, connu sous le nom de "Nid d'oiseau" en raison de son architecture et de ses poutres courbes en acier, ainsi que le "Cube d'eau", le point de ralliement des sports aquatiques.

Quelque 31 enceintes seront achevées d'ici fin 2007 dans la capitale, et cinq en dehors, comprenant le site de la voile à Qingdao sur la côte de Shandong (sud-est de Pékin) et le site équestre de Hong Kong. Jacques Rogge avait décrit tous ces sites comme "les meilleurs que j'aie jamais vus", tout en prévenant que de parfaites infrastuctures ne constituaient pas de garantie suffisante pour des Jeux couronnés de succès.

"Nous ne devons donc pas négliger les composantes plus abstraites qui, en dernier recours, vont former l'image de la Chine et des Jeux à l'étranger", avait déclaré le patron du CIO. Si la Chine essaie de plus en plus de se montrer sous les traits d'une société toujours plus ouverte et démocratique, le pays reste dirigé par un parti unique et autoritaire qui ne souffre aucune opposition.

Des organisations internationales de défense des Droits de l'homme ont ainsi accusé la Chine d'augmenter la répression sur les libertés fondamentales, et demandé au CIO d'intervenir au secours des victimes. L'ONG Amnesty International a, elle, accusé le gouvernement chinois de violer l'esprit olympique et de ne pas tenir ses promesses d'améliorer la situation des Droits de l'homme. Et Reporters sans frontière (RSF) classe la Chine au 163e rang (sur 167) des pays concernant la liberté de la presse.

Lors de la visite de Jacques Rogge, le meurtre par des gardes-frontières chinois d'une nonne bouddhiste de 17 ans, qui tentait de fuir au sein d'un groupe de réfugiés du Tibet, a provoqué un tollé international. Mais Pékin rejette toute critique au sujet des Droits de l'homme. En gage de bonne foi, le gouvernement a annoncé récemment que les restrictions des conditions de travail des journalistes étrangers seraient levées durant les Jeux, affirmant qu'en Chine, "la réforme et l'ouverture continuent à s'approfondir et s'élargir", selon le ministre de l'Industrie.

Par ailleurs, les organisateurs des JO se veulent confiants sur la gestion des deux maux que sont la pollution et la congestion du trafic. Pékin est l'une des villes les plus polluées au monde, mais les responsables ont promis air frais et ciel bleu lors des Jeux. Reste que la source principale de pollution repose sur les trois millions de voitures empruntant les rues de la capitale, et qui augmentent de 1000 unités par jour.

Un jour de novembre, l'air a d'ailleurs été si nauséabond que les résidents ont été priés de rester confinés chez eux. Le mois d'août, qui sera celui des Jeux, enveloppe souvent la ville d'une étuve.

Les autorités pékinoises comptent moduler cette atmosphère grâce à un plan prévoyant la fermeture d'usines et l'interdiction de circuler en voiture pendant les JO. Plan qui a été appliqué en novembre lors du sommet des leaders africains à Pékin: près de 500.000 véhicules de la flotte gouvernementale et 250.000 véhicules privés ont été retirés des routes, selon les médias officiels.

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