Plan de relance de l'économie : et le BTP dans tout ça ?
Entre août et octobre, les mises en chantier de logements ont reculé de 20,6%, comparé à la même période un an plus tôt. Le nombre de permis de construire a également baissé de 24,4% sur ces trois mois. Des chiffres qui vont de pair avec un effondrement des ventes de logements neufs (-44% au 3e trimestre par rapport à la même période en 2007), alimenté par les craintes des ménages pour leur pouvoir d'achat et un durcissement par les banques de l'accès au crédit.
"Notre réponse à la crise, c'est l'effort d'investissement massif" (Nicolas Sarkozy)
Jeudi à Douai, non loin d'une usine Renault contrainte au chômage technique, le chef de l'Etat annonçait un vaste plan de relance de l'économie, doté de 26 milliards d'euros. En donnant la priorité à l'investissement, notamment public, l'Etat opte pour une politique interventionniste, à la manière keynésienne. Sur les 26 milliards d'euros prévus, 10,5 proviendront de l'Etat, des entreprises publiques et des collectivités locales. Le développement durable, l'enseignement supérieur et la recherche et les industries de défense en seront prioritaires. Par ailleurs, près de 12 milliards iront au soutien à la trésorerie des entreprises. L'Etat choisit ainsi d'accélérer le remboursement de ses dettes à l'égard des entreprises.
Le logement lui, s'en sort avec 1,8 milliards d'euros de budget. En tout, 100.000 logements supplémentaires seront construits en 2009. En effet, aux 30.000 logements rachetés par l'Etat aux promoteurs, un programme de construction de 70.000 logements sera lancé pour 600 millions d'euros. La même somme sera dégagée pour doubler le montant du prêt à taux zéro pour l'achat d'un logement neuf. De plus, le pass-foncier, qui permet actuellement de différer le paiement du terrain après celui du logement et de bénéficier de la TVA à 5,5%, sera étendu aux immeubles collectifs.
Silence sur la TVA à 5,5% dans le bâtiment
Enfin, l'Agence nationale de rénovation urbaine sera dotée d'une contribution supplémentaire de 200 millions d'euros. La même somme servira à la création d'un fonds pour la rénovation thermique de l'habitat insalubre, qui concerne 46% des logements anciens.
Le président de la Capeb, Jean Lardin, a salué le programme ambitieux de Nicolas Sarkozy. Mais il note cependant le silence du Président de la République sur la TVA à taux réduit dans le bâtiment : "Le fait que le Président n'ait pas mentionné la pérennisation au-delà de 2010 de la TVA à 5,5 % pour l'entretien-réhabilitation, m'invite à penser que cette mesure est acquise. Je souhaite que le secteur ne soit pas déçu sur ce point fondamental".
Laurent Perrin