Plan de bataille pour l’industrie : à quoi faut-il s’attendre ?
« Troisième surface forestière d’Europe, la France possède des atouts exceptionnels qu’il convient d’exploiter davantage », note le ministère du Redressement productif. La filière bois connait un grand paradoxe : nous exportons notre bois et importons les produits finis à plus forte valeur ajoutée. Résultat: « un poste déficitaire de plus de 6 milliards d’euros par an dans notre balance commerciale ».
Les entreprises de la filière bois, majoritairement des PME et des TPE familiales doivent s’organiser, investir et innover. Le plan «Industries du bois» va corriger ce déséquilibre en réimplantant sur le territoire national les activités de transformation et en accélérant l’industrialisation de l’offre, annonce le ministère.
Les énergies renouvelables bien soutenues
Parmi les 34 plans, les énergies renouvelables figurent en bonne place, note le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Trois défis majeurs sont à relever : la diminution des prix de revient des énergies les plus matures comme l’éolien terrestre ou le photovoltaïque ; le développement d’un leadership technologique pour sécuriser, face à la concurrence internationale, les marchés émergents que sont, par exemple, les énergies marines, la géothermie ou le solaire photovoltaïque à concentration ; enfin le déploiement des énergies thermiques autour de filières industrielles françaises d’équipement.
Les énergies renouvelables sont également présentes dans plusieurs autres plans, parmi lesquels « Chimie verte et biocarburants », « Industrie du bois », « Réseaux électriques intelligents », précise le SER.
Investissements d’avenir… des effets d’annonce ?
« Ces projets doivent créer 475.000 emplois en 10 ans sauf qu'il faut mettre en face les 750.000 emplois industriels perdus dans les dix dernières années », rappelle Guillaume Cairou, Président du Club des Entrepreneurs. L'État contribuera à ces projets à hauteur de 3,5 milliards d'euros puisés dans les investissements d'avenir dont l'enveloppe est de 12 milliards d'euros. Ce qui signifie pour M. Cairou « que les investissements initialement prévus sont réorientés vers l’industrie. On se contente donc de revenir sur des annonces précédentes. »
Alors que les entreprises « doivent faire face à la main d'oeuvre chinoise ou indienne », sur ces 34 projets pour redynamiser l’Industrie, deux seulement « viseront les outils et technologies de production », déplore-t-il enfin.
Laurent Perrin
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