Partout en Europe, l'immobilier ralentit ... sans que la bulle éclate
n'est à prévoir, d'autant que l'inquiétude sur les retraites pousse à l'achat d'une résidence principale, selon la firme d'analyses Standard and Poor's.
Après des années d'euphorie dans presque toute l'Europe, à l'exception notable de l'Allemagne et de la Suisse, le marché va connaître un repli.
En 2005, il était de 62% du revenu net en France mais atteignait 144% en Grande-Bretagne, 110% en Espagne et 131% en Irlande.
L'immigration a également eu un impact, tant pour l'acquisition que la location de logement, notamment en Espagne, qui a régularisé 3 millions de sans-papiers depuis 2000, et au Royaume-Uni, qui a largement accueilli les travailleurs des nouveaux pays de l'Union européenne. De plus, l'incertitude sur le montant des retraites dans un avenir proche pousse une majorité de ménages à devenir propriétaires de leur logement.
Si globalement en Europe, le marché de l'immobilier devrait rester bien orienté, les situations varient cependant d'un pays à l'autre. En France, l'année 2006 aura été celle où la hausse des prix dans l'ancien est passée sous la barre des 10% (7,1%), contre 10,4% en 2005 et 15,4% en 2004, selon la Fédération Nationale de l'Immobilier (FNAIM). "Il n'est pas impossible de voir des baisses de prix en 2007", a affirmé M. Six, "mais le repli du marché, qui reste bien orienté, part d'un point très haut".
Alors qu'une étude de l'institut Precepta (groupe Xerfi) annonce, de son côté, une baisse de 25% des prix de l'immobilier en France d'ici à 2010, M. Six s'est dit "très sceptique". "Les facteurs annoncés prêchent pour un ralentissement, mais pas pour un effondrement de cet ordre qui n'est pas démontré", a-t-il déclaré.
En Espagne, il dit s'attendre à un "retournement", après un record de plus de 800.000 logements mis en chantier en 2006 et une hausse des prix de 114% en 20 ans, hors inflation. Après "un phénomène de rattrapage incontestable", le marché pourrait connaître des réajustements.
Au Royaume-Uni, l'année 2006 a été "un très bonne année" avec un marché reparti (+10%), après un tassement en 2005. M. Six l'explique notamment par "l'adaptabilité et l'innovation des établissements prêteurs et la force de l'économie britannique". Cependant, relativise-t-il, "la hausse des prix va ralentir, autour de 4 à 5%, en raison du niveau d'endettement des ménages (146%).
En Irlande, "le marché est très bien orienté" grâce à "une hausse de 8,6% par an en moyenne des revenus disponibles depuis dix ans". Une des raisons: le boom de la population, où "la part des 25/44 ans représente 30%". Un tiers des logements du pays a été construit depuis 1990, preuve, selon lui, de "l'énorme dynamisme" de ce pays.
L'Allemagne, qui n'a pas connu de boom immobilier, est un cas à part. Historiquement, les ménages bénéficient de loyers subventionnés et restent locataires. La "stagnation complète" de ce marché pourrait changer avec la décision du gouvernement de vendre son immense patrimoine immobilier pour réduire son endettement, ce qui devrait mener à une plus grande liberté des loyers. "Le marché repartirait", pronostique l'économiste.
Quant à la Suisse, elle connaît "un marché de l'immobilier très déprimé" après une bulle immobilière qui a explosé dans les années 90.