My 'rocher' is rich !
Pour "vendre" Monaco, la Chambre de développement économique (CDE) a mis en place depuis quelques semaines un pôle spécifique dont la tache est de présenter aux personnes fortunées tous les avantages qu'elles ont à s'installer à Monaco, de préférence à des destinations concurrentes comme Genève ou le Luxembourg.
La mission de Londres a déjà enregistré un certain succès puisqu'un cabinet anglo-saxon a créé une filiale dans la principauté, tandis qu'un certain nombre de "personnes physiques" ont décidé de s'implanter à Monaco. L'objectif est de générer encore plus de richesses, encore plus de développement et, de ce fait, une augmentation de la TVA, principale recette du budget monégasque.
Les atouts de Monaco ? Sécurité, stabilité et surtout confidentialité.
Jamais un responsable monégasque ne confirmera les rumeurs selon lesquelles 400 fortunes françaises se sont mises au vert à Monaco. Jamais il ne citera de nom. Quant à la controverse autour du chanteur français Johnny Hallyday auquel la presse de son pays a attribué l'intention de devenir résident monégasque s'il acquiert la nationalité belge, ce ne sont que "des spéculations journalistiques", tranche Franck Biancheri. Pour s'installer dans cette ville-labyrinthe, de tours et de galeries souterraines, où l'exiguité est un problème récurrent, la douceur de la fiscalité est de loin l'argument le plus convaincant, même si les responsables monégasques évitent de l'afficher trop ostensiblement.
Les 32.000 habitants de Monaco ne sont soumis ni à l'impôt sur la fortune, ni à l'impôt sur le revenu, à l'exception des Français (en vertu d'accords bilatéraux) et des Américains, assujettis à la fiscalité de leur pays où qu'ils se trouvent. Les amateurs d'évasion fiscale doivent être prêts à en payer le prix. Un coup d'oeil dans les vitrines d'agences immobilières en donne une idée: 2.200 euros de location pour un studio dans une tour (hors charges), 22.500 euros mensuels pour un quatre pièce, grand luxe, dit "Harbour Light", avec vue sur le port (hors charges). Quant à l'achat, un prix de trois ou quatre millions d'euros pour un trois pièces n'a rien d'extravagant. Pour séduire les richissimes, la CDE fait du "sur-mesure": une recherche immobilière spécifique adaptée à chaque client.
Comme on ne prête qu'aux riches et que souvent on leur donne, la CDE propose un week-end gratuit de découverte à ses clients très haut de gamme: "on leur fera un menu à la carte sur deux jours", au cours duquel ils rencontreront tous les interlocuteurs utiles, dit M. Biancheri.