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My 'rocher' is rich !

Publié le 13 mars 2007

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Monaco, ville-Etat d'Europe qui concentre le plus grand nombre de riches au mètre carré, veut faire venir encore plus de gens aisés sur son territoire, grâce à la douceur de son climat et de sa fiscalité, et malgré des prix immobiliers déjà astronomiques.
Pour "vendre" Monaco, la Chambre de développement économique (CDE) a mis en place depuis quelques semaines un pôle spécifique dont la tache est de présenter aux personnes fortunées tous les avantages qu'elles ont à s'installer à Monaco, de préférence à des destinations concurrentes comme Genève ou le Luxembourg.
"Quand vous ne vous développez pas, vous régressez", explique Franck Biancheri, président de la Chambre. "Nous sommes en plein vol, nous devons poursuivre", dit Michel Bouquier, le directeur de l'office du tourisme. La CDE a organisé une première mission à Londres. D'autres missions sont prévues d'ici la fin de l'année en Europe mais aussi en Asie: Singapour, Shanghai, Hong Kong, Inde et Japon. "Ce sont des missions très fines, très pointues, très techniques", dit M. Biancheri. Les responsables monégasques prennent contact avec des conseils ou des cabinets d'avocats d'affaires nommés "prescripteurs". Ils engagent un dialogue avec eux -"ce sont des mois et des mois de travail"-, à charge pour les prescripteurs, s'ils sont convaincus, de convaincre à leur tour leurs clients fortunés.

La mission de Londres a déjà enregistré un certain succès puisqu'un cabinet anglo-saxon a créé une filiale dans la principauté, tandis qu'un certain nombre de "personnes physiques" ont décidé de s'implanter à Monaco. L'objectif est de générer encore plus de richesses, encore plus de développement et, de ce fait, une augmentation de la TVA, principale recette du budget monégasque.

Les atouts de Monaco ? Sécurité, stabilité et surtout confidentialité.

Jamais un responsable monégasque ne confirmera les rumeurs selon lesquelles 400 fortunes françaises se sont mises au vert à Monaco. Jamais il ne citera de nom. Quant à la controverse autour du chanteur français Johnny Hallyday auquel la presse de son pays a attribué l'intention de devenir résident monégasque s'il acquiert la nationalité belge, ce ne sont que "des spéculations journalistiques", tranche Franck Biancheri. Pour s'installer dans cette ville-labyrinthe, de tours et de galeries souterraines, où l'exiguité est un problème récurrent, la douceur de la fiscalité est de loin l'argument le plus convaincant, même si les responsables monégasques évitent de l'afficher trop ostensiblement.

Les 32.000 habitants de Monaco ne sont soumis ni à l'impôt sur la fortune, ni à l'impôt sur le revenu, à l'exception des Français (en vertu d'accords bilatéraux) et des Américains, assujettis à la fiscalité de leur pays où qu'ils se trouvent. Les amateurs d'évasion fiscale doivent être prêts à en payer le prix. Un coup d'oeil dans les vitrines d'agences immobilières en donne une idée: 2.200 euros de location pour un studio dans une tour (hors charges), 22.500 euros mensuels pour un quatre pièce, grand luxe, dit "Harbour Light", avec vue sur le port (hors charges). Quant à l'achat, un prix de trois ou quatre millions d'euros pour un trois pièces n'a rien d'extravagant. Pour séduire les richissimes, la CDE fait du "sur-mesure": une recherche immobilière spécifique adaptée à chaque client.

Comme on ne prête qu'aux riches et que souvent on leur donne, la CDE propose un week-end gratuit de découverte à ses clients très haut de gamme: "on leur fera un menu à la carte sur deux jours", au cours duquel ils rencontreront tous les interlocuteurs utiles, dit M. Biancheri.

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