Mademoiselle B. s'installe à la Cité de l'architecture & du patrimoine pour quelques mois.
à habiter, Mademoiselle B. (B. comme Barbie, car c'est bien d'elle qu'il s'agit)
s'adresse à la Cité de l'architecture & du patrimoine pour l'aider à définir la villa
de ses rêves.Fiona Meadows – responsable de programmes à l'Institut français d'architecture,
le département « architecture contemporaine » de la Cité – est chargée de mener
à bien ce projet. Elle propose à 9 femmes architectes de concevoir et réaliser la
villa. Au lieu d'entrer dans une distribution conventionnelle de l'espace, elle
propose d'accoler 9 univers habitables reliés par un passage, pour une maison qui
ressemble à Mademoiselle B.
L'habitat étant un sujet privilégié d'expérimentation et de réflexion pour les architectes, chacun des concepteurs invités pourra faire de sa contribution un support pour questionner les modes et les styles de vie actuels, et proposer des approches alternatives à la vie domestique standardisée. Les thèmes qui préoccupent les architectes aujourd'hui (un environnement durable, un habitat écologique...) seront sans doute traités avec d'autant plus de facilité que l'échelle de la maquette permet de rentrer dans des détails d'architecture.
L'aventure, à laquelle s'est associée d'emblée la société Mattel, a débuté le 8 mars 2007. À l'occasion de la Journée de la Femme, a eu lieu le tirage au sort des différentes bandes thématiques par une main innocente, Caroline Lisfranc, designer de l'affect. Chaque architecte s'est vu attribuer une tranche de la villa et a pris contact avec sa ou ses voisines pour le passage d'un univers à l'autre.
1 - Urban Cottage : Dominique Jakob (Jakob+MacFarlane)
Le plaisir d'avoir ses amis chez soi, en toute autonomie : people et jet-setters croisés en boîte, dans un festival, sur un plateau télé, personnalités rencontrées à l'Unesco, dans un symposium ou lors de missions humanitaires au bout du monde ou juste à côté... Ou encore tout simplement le plaisir de recevoir ses copines pour des « pyjama-parties ».
2 - Treasure Island : Anne-Françoise Jumeau et Emmanuelle Marin-Trottin (Périphériques)
Le plaisir du point « 3 G » : garage, grenier, galerie d'art, un espace qui intègre la voiture ou tout autre moyen de transport comme une oeuvre d'art, entourée d'objets fétiches collectés lors de journées vide-grenier.
3 - Lunch Box : Isabel Hérault (Hérault-Arnod)
Le plaisir de la bouche, le goût mais aussi l'odorat, la vue, le toucher. Cuisine bio, moléculaire, traditionnelle... sans oublier le grignotage. Un espace où loger fourneaux, piano, table de banquets, table à thé...
4 - Blablabla Lounge : Gaëlle Hamonic (Hamonic+Masson)
Le plaisir de palabrer au coin du feu, de faire la fête, ou de réunir en petit comité une association caritative, politique ou de quartier. Sofas, bar, chandeliers, narguilés...
5 - I.T. Lab : Florence Lipsky (Lipsky+Rollet architectes)
Le plaisir du numérique sous toutes ses formes : espace de travail, de création, de loisirs. Se connecter sur MSN, chatter, jouer à la James Bond girl, se faire des toiles sur son home cinema.
6 - Beauty Building Space : Karine Herman (K-Architectures)
Le plaisir de se faire belle, de se livrer sans complexe au narcissisme, de se métamorphoser, se travestir, ou de s'entraîner : fitness, maquillage, essayages. Galerie des glaces, dressing, podium pour se faire des défilés...
7 - Body & Soul Boudoir : Sophie Delhay (Boskop)
Le plaisir du repos corps et âme : se relaxer dans un bain, rêver dans son lit ou dans ses livres, faire du yoga, recevoir son psy ou son coach, méditer, créer son propre autel des ancêtres...
8 - Secret Garden : Raphaëlle Hondelatte (Hondelatte Laporte architectes)
Le plaisir d'un vrai jardin secret, pour y cacher son « doudou », écrire son journal intime, stocker ses portraits de famille ou tout simplement se réfugier aux toilettes (peut-être le meilleur endroit pour pleurer...).
9 - Pet Land : Fiona Meadows (Archi media girls)
Le plaisir de donner à ses amis de compagnie, à plumes à poils ou à écailles, une véritable ménagerie, un espace de jeux sans cesse renouvelé. À ces 9 tranches de la villa s'ajoutera une bande en mutation permanente, réalisée par les enfants lors de visites-ateliers.
Autour de la villa
L'équipe en charge de l'exposition s'est emparée de l'un des niveaux des Galeries d'actualité au sein de la Cité et a imaginé des promenades, des jeux et des histoires autour de la villa : la galerie des portraits, le corner gourmand, la « rue de la mode ».
La galerie des portraits
Préambule à la villa qui s'étire sur 11 mètres de long, une série de photographies des architectes chez elles, dans leur pièce préférée : l'architecte dans son propre cadre de vie, patiné par l'usage et le temps, interroge son idéal de lieu à habiter, que le visiteur pourra confronter sur l'heure à sa création pour Mademoiselle B.
Mona Awad, photographe de l'exposition et de son « making-of », a réalisé ces portraits, accompagnés, pour chaque architecte, de celui de sa réalisation personnelle préférée. Elle a aussi pris dans sa ligne de mire les stylistes de mode et leurs collections pour chaque espace de la villa, les chefs en toque et, pour finir, elle a capturé les images qui composent le roman-photo de la villa...
Le « corner » gourmand
Toujours prête à explorer de nouveaux territoires, Mademoiselle B. ne pouvait manquer de jeter des passerelles entre architecture et cuisine. C'est ainsi qu'elle a associé à son projet l'école Ferrandi, qui accueille l'École supérieure de cuisine française (ESCF). Plusieurs futurs chefs se sont mises à l'ouvrage pour concocter des recettes spécifiquement destinées à chacun des univers de la villa. Un corner leur est réservé dans la « rue de la mode ».
La « rue de la mode »
Car, bien sûr, Mademoiselle B. réunit pour l'exposition sa collection de vêtements « couture », et des vêtements imaginés pour l'occasion par de jeunes stylistes de l'école Esmod. Chacune d'entre elles a opté pour l'une des bandes thématiques et a travaillé avec son architecte pour réaliser dix tenues à la mesure de l'univers choisi.
Mais, en accord avec ses convictions, Mademoiselle B. entend également porter des vêtements produits dans une démarche éthique. Elle soutient cette année une action menée depuis 2005 par la Cité de l'architecture et du patrimoine, l'Organisation des architectes alternatifs et une association locale, Gondal Africa : petites architectures au Cameroun, ateliers d'architecture dans le village de Mayo Daneyel. En 2007, l'objectif est de réaliser la « maison des femmes », un atelier associatif et son potager. Dans ce cadre, Mademoiselle B. parraine l'installation d'un atelier de couture. Elle recevra ainsi sa collection de vêtements réalisée par les femmes du village.
À l'autre bout de la « rue de la mode » qui présente toutes ces collections, Miss Lecroc, artiste créatrice d'une Petite Anthologie des sacs et sacs à main à l'aquarelle, apporte ses éléments de réponse à cette question cruciale : mais qui est donc Mademoiselle B. ? Après une petite annonce passée en juin dans un quotidien national, elle est partie en quête de Mademoiselle B. pour croquer son sac.
De son côté, Maud Villaret, artiste et styliste de mode éthique, a créé 9 malles customisées en fonction des 9 univers de la villa. Ces malles seront offertes aux différentes architectes pour y présenter les éléments dont elles se sont servies ou qui les ont inspirées dans leur démarche de création : maquettes de conception, dessins, univers graphique, références...
Dj Aline, sound designer et clubber hédoniste, transposera en musique le foisonnement des univers de la villa et distillera la bande son du vernissage du 10 octobre (« la B. party »).
Ateliers pour les enfants & concours « A Bachelor's House for Ken »
La réalisation de la 9e bande de la villa, « Pet Land », donne lieu à un travail collectif dont les enfants des visites-ateliers sont les acteurs principaux. Les animaux s'ennuient le dimanche... « Pet Land » est leur terrain de jeux, un temps de liberté dans un environnement artificiel et magique, tandis que Mademoiselle B. profite d'un pur moment de détente sur le transat de sa pelouse. L'ouverture d'un « Magic Pet Land » dans la villa marquera le tournant de l'aménagement urbain animalier !
Pour accueillir les enfants chez Mademoiselle B., l'artiste Betty Bui a imaginé un espace où ils pourront se poser dans un univers enchanté, au milieu des nénuphars. Après une visite commentée de l'exposition, les enfants inventent le « Pet Land », en travaillant directement sur la villa.
Grâce au talent de ses architectes préférées et des enfants, Mademoiselle B. est aux anges : sa nouvelle villa dépasse ses rêves les plus fous. Son ami Ken est épaté et même un peu jaloux de tant d'inventivité et d'extravagance... Pour rester fair play, Mademoiselle B. lance un nouveau défi : aux enfants d'imaginer le home sweet home de Ken, une autre villa qui doit réussir à les étonner, elle et lui ! Au cours des ateliers, les enfants sont donc invités à dessiner A Bachelor's House for Ken. La boîte aux lettres de Mademoiselle B., créée par Caroline Lisfranc, recevra leurs dessins, parmi lesquels les architectes de la villa choisiront leur projet préféré.
Exposition présentée par Cité de l'architecture & du patrimoine / Institut
français d'architecture
François de Mazières, président de la Cité
Francis Rambert, directeur de l'Ifa
Fiona meadows, responsable de programmes (Cité/Ifa), commissaire de
l'exposition
en partenariat avec Mattel France et avec le soutien de Vitra
Informations pratiques
Exposition - Palais de Chaillot – Galeries d'actualité
Accès par le Pavillon d'about, 7 avenue Albert de Mun, 75116 Paris
Entrée libre tous les jours de 12h à 20h,
les samedi et dimanche de 11h à 19h.
Nocturne le jeudi jusqu'à 22h. Fermeture le mardi