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Les sujets de la Reine ne sont pas menacés par la crise du crédit !

Publié le 13 septembre 2007

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Le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Mervyn King, a estimé que la crise du crédit affectant les marchés financiers ne menaçait pas la stabilité à long terme de l'économie britannique, et justifié la discrète politique d'intervention de son institution.
Dans une lettre destinée à la Commission des Finances du Parlement, devant laquelle il s'exprimera la semaine prochaine, et qui a été exceptionnellement rendue publique, M. King reconnaît que les perspectives de l'économie britannique à court terme sont plus difficiles à lire en raison de la crise.
"Les turbulences actuelles, qui prennent racine dans une récente sous-évaluation des risques (associés à certains actifs financiers), ont troublé la sérénité de ces dernières années mais, à condition qu'elles soient bien gérées, elles ne devraient pas menacer la stabilité à long terme de notre économie", écrit-il. Les turbulences sur les marchés du crédit sont issues de la crise des prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis ("subprime"), insiste de nouveau M. King. "Le problème ne prend pas sa source dans la santé de l'économie mondiale", souligne-t-il.

Il défend dans cette lettre l'approche de la BoE depuis le déclenchement de cette crise. La BoE s'est vu reprocher son "laissez-faire", parce qu'elle n'a pas procédé à des injections fréquentes de liquidités dans le circuit monétaire, une technique à laquelle la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) ont eu abondamment recours. La BoE a plusieurs fois rappelé qu'elle n'avait pas pour mission de protéger les investisseurs "mal avisés". A moins que les liquidités mises à disposition des banques commerciales ne soient assorties d'un taux d'intérêt pénalisant - la BoE dispose d'une facilité de crédit permettant aux banques d'emprunter à 100 points de base au-dessus du taux d'intérêt directeur -, "elles encourageraient à l'avenir les mêmes prises de risque qui nous ont conduit où nous sommes", juge M. King. Le gouverneur laisse entendre assez clairement que la BoE ne devrait pas toucher prochainement à son taux directeur, actuellement à 5,75%, alors qu'une hausse à 6% cette année était largement anticipée il y a peu de temps encore. M. King rappelle qu'il est plus que jamais du rôle de la politique monétaire "de maintenir la stabilité économique", en modulant ses taux de telle sorte que l'inflation se stabilise à 2%.

Le gouverneur rappelle que le récent rapport sur l'inflation d'août "laissait entendre qu'un certain ralentissement des récents taux de croissance économiques était nécessaire pour atteindre l'objectif d'inflation".

Cependant, souligne-t-il, "l'élément nouveau introduit par les récentes turbulences est que les taux d'intérêt effectifs appliqués (par les banques, ndlr) aux ménages et aux entreprises vont croître quelque peu", ce qui rend moins utile une hausse de son taux directeur. Le gouverneur prévient solennellement enfin qu'un bon fonctionnement des marchés repose notamment sur une bonne évaluation du risque. "S'il continue à être sous-évalué, la prochaine période de turbulence sera à plus grande échelle", assure-t-il. Le gouverneur adopte une position de "wait and see", a considéré Vicky Redwood, économiste chez Capital Economics, "en attendant de voir comment les évènements tournent". "Mais la Banque ne va certainement pas baisser ses taux juste pour faire plaisir aux marchés", a-t-elle poursuivi.

"Wait and see" aussi pour Howard Archer, de Global Insight, pour qui "la banque est clairement déterminée à ce que, quelque action qu'elle prenne, cela ne soit pas vu comme un encouragement à prendre des risques par les institutions financières".

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