Les PME, accrocs au commerce électronique
Selon une enquête du Sessi (Service des études et des statistiques industrielles du Ministère délégué à l'Industrie), plus de 99 % des entreprises industrielles françaises sont équipées en micro-ordinateur, près de 95 % d'entre elles sont connectées à l'Internet, dont 41 % en haut débit, et près de 90 % utilisent le courrier électronique, Outre cet équipement de base en voie de banalisation, 51 % des entreprises industrielles (de plus de 20 salariés) ont mis en place un progiciel de gestion intégrée (ERP) pour mieux coordonner leurs processus opérationnels et près de 34 % d'entre elles disposent d'un réseau intranet destiné à optimiser la communication interne et le partage de l'information. Pour optimiser les échanges avec leurs partenaires externes (fournisseurs, sous-traitants), plus de 9 % des entreprises ont mis en place un réseau extranet, et, pour améliorer leurs relations commerciales avec leurs clients, plus de la moitié des entreprises industrielles sont présentes sur la Toile au travers d'un site en propre. En revanche, moins de 10 % des entreprises disposent d'un site permettant effectivement la réception de commandes en ligne (e-commerce). Au total, il apparaît que les entreprises industrielles intègrent de plus en plus les TIC dans leurs processus opérationnels (e-business), afin de pouvoir bénéficier d'une meilleure réactivité, de réduire les délais et d'améliorer leur efficience. En revanche, la numérisation des transactions commerciales paraît avancer moins rapidement et rencontrer freins et obstacles.
Des sites sur la Toile peu développés en France ne permettant que rarement la prise de commande en ligne...
Selon l’enquête du Sessi, dans neuf cas sur dix, le site sur la Toile présente l’entreprise et son activité mais, déjà plus de six fois sur dix, il permet aussi la consultation de son catalogue de produits et de prix. Le site vitrine est souvent utilisé par l’entreprise pour induire des achats par les canaux commerciaux traditionnels. De plus, un quart des entreprises industrielles utilisent leur site comme un outil de mercatique, en recueillant des informations sur leurs clients éventuels (fréquentation et profils des visiteurs). En revanche, moins d’une entreprise industrielle sur dix s'est dotée d’un site marchand, permettant la prise de commande en ligne, et un petit tiers d’entre elles proposent au client le paiement en ligne. D’autres fonctionnalités commerciales sont également faiblement mises en oeuvre, seules 5 % à 6 % des sites permettent le suivi des commandes et offrent un service après vente.
Le commerce électronique interentreprise (B to B): Les achats en ligne plus répandus que les ventes...
Dans cette enquête, le Sessi fait la synthèse des études d'une vaste série d'instituts sur l'état du commerce électronique entre les entreprises. Si l'émergence du commerce électronique entre les entreprises et les consommateurs (B to C) est souvent commentée, le commerce demeure d'une importance économique encore très limitée (entre 1 % et 2 % du commerce de détail). En revanche, les transactions commerciales interentreprises (B to B) appellent moins l'attention du public, alors qu'elles ont déjà acquis une importance prépondérante, représentant, le plus souvent, plus de 90 % du chiffre d'affaires global du commerce électronique. Cette prépondérance du commerce électronique (B to B) s'explique notamment par l'ancienneté et l'importance prise par les transactions effectuées au travers des échanges de données informatisées (EDI), qui ont précédé les transactions par l'internet.
Le tableau de bord mis en ligne révèle que les PME réalisant des achats sur Internet sont passées de 24% en 2001 à 41% en 2002. Un chiffre exponentiel qui par projection devrait avoir tripler en 2004. Cependant, malgré l'importance de cette progression, ce commerce ne représente que 4% des achats réalisés par les PME. Avec 42% du volume c'est le réseau Internet qui tire le mieux son épingle du jeu tandis de 3% des achats sont réalisés par EDI et 2% à l'aide du minitel. Ce qui prouve aussi que le petit écran franco-français n'est pas mort. Si les PME achètent, cela ne veut pas pour autant dire qu'elles vendent. En effet, seules 12% d'entres elles se servent de la toile pour diffuser leurs produits. Elles n'étaient cependant que 9% en 2001. L'amélioration sensible et la sécurisation des techniques de paiement devraient cependant très vite changer la donne.
Vendre par l’internet reste encore limité à un faible nombre d'entreprises mais, pour la première fois en 2002, la vente par l'internet supplante l'EDI : 8 % des entreprises industrielles de 20 salariés et plus ont vendu par l'internet, alors que seulement 7 % l’ont fait par l'EDI, essentiellement des grandes entreprises (30 %). Les ventes par l'EDI ne progressent plus, et celles effectuées par le minitel sont devenues marginales : moins de 1 % des entreprises industrielles. Au total, à la fin 2002, une entreprise sur sept vend en ligne sur un réseau électronique (internet ou EDI). Plus du quart des grandes entreprises de plus de 500 salariés déclarent s'y être lancées.
Des places de marché, surtout pour la vente...
Des places de marché se sont déployées sur la Toile pour faciliter les transactions interentreprises en offrant, à partir d’une plate-forme, des services et des outils : appels d’offre, catalogue en ligne, enchères inversées, système de commande. Les places de marchés sectorielles ciblent les entreprises d’un secteur d’activité à travers tous les produits dont elles peuvent avoir besoin (automobile, aéronautique). En revanche, les places de marché horizontales proposent des produits communs à toutes les entreprises : fournitures et matériels informatiques. Les entreprises utilisent ces places de marché davantage pour vendre que pour acheter. Une entreprise sur sept qui vend sur l’internet le fait par l'intermédiaire d'une place de marché. Fer de lance de ces nouvelles pratiques : les entreprises des biens intermédiaires et les grandes entreprises (20 %). Environ 4 % des entreprises achetant sur l’internet recourent à ces places de marché, mais déjà 20 % des grandes entreprises. En pointe, les grandes entreprises de l’automobile (29 %) et plus encore celles de l’industrie pétrolière (44 %).