Les monuments historiques vont-ils tomber dans la jachère du temps ?
Or, dans l'incessante recherche des économies à laquelle se livre le gouvernement, le couperet vient tomber sur cette catégorie socioprofessionnelle . En effet, alors que le précédent ministre de la Culture avait annoncé en septembre dernier une hausse de 10% des crédits pour la restauration du patrimoine architectural, c'est en fait d'une diminution de 27% des crédits (soit plus de 60 millions d'euros) dont il est question aujourd'hui.
Douche froide donc pour les entreprises qui prévoient une interruption de leurs activités dès le début du troisième trimestre de cette année. Ce sont en effet plus de 45.000 monuments historiques qui chaque année constituent le marché d'entreprises dont la main d'œuvre est en règle générale hautement spécialisée. Celles-ci entretiennent des savoirs-faire irremplaçables et séculaires qui de surcroît, face à une période prolongée d'inactivité, risquent fort de disparaître. Au-delà des risques de dépôt des entreprises et de chômage des salariés, les entreprises de restauration du patrimoine jouent également un rôle indirect mais néanmoins évident dans l'économie du tourisme.
Le Groupement Français des Entreprises de Restauration du Patrimoine
estime en effet que le rapport entre les recettes liées au patrimoine
et les dépenses d'entretien et de conservation de celui-ci sont en effet
de 6 à 8 pour les recettes contre 1 pour les dépenses. A ce compte,
comme le souligne le groupement, la coupe des crédits envisagée
représentera une perte de 360 à 380 millions d'euros pour l'économie
du tourisme local.
Le groupement Français des Entreprises de Restauration de Monuments Historique
et la FFB montent donc aujourd'hui au créneau pour que le gouvernement
revienne sur sa décision et réinscrive au budget la loi de finance
2004 et les crédits qui s'y rattachent.
Pour en savoir plus sur le Groupement
des Entreprises de Restauration des Monuments Historiques