Les « Horloges » retrouvent leur place Gare Saint-Lazare
En 1985, Arman reçoit une commande de l’État pour la création de deux sculptures. L’artiste propose, sur le thème de la gare et du voyage, deux œuvres monumentales qu’il souhaite immédiatement accessibles L’Heure de tous et Consigne à vie. L’artiste fait appel au fondeur Régis Bocquel, avec qui il a l’habitude de travailler, pour les réaliser en bronze. Ces œuvres, qui ont choqué le public lors de leur installation, font désormais partie intégrante de la singularité architecturale de la gare et de son parvis.
En 2012, SNCF, qui travaillait à l’aménagement du parvis de la gare Saint-Lazare, et le CNAP, propriétaire des œuvres, ont vu la nécessité de mettre en œuvre leur restauration : une couche noire et grasse de pollution avait attaqué la patine, les œuvres étaient devenues monochromes, noires, et des pigeons avaient installé leurs nids dans les anfractuosités des sculptures. Elles étaient matériellement menacées.
La restauration a permis aux œuvres de retrouver leurs couleurs et leurs patines d’origine. Elles sont aujourd’hui complètement métamorphosées. L’Heure de tous et Consigne à vie vont occuper, à la faveur du nouvel aménagement des abords de la gare, un emplacement symétrique sur le parvis - Consigne à vie, du côté de la Cour de Rome et L’Heure de tous, du côté de la Cour du Havre.
Signe du temps qui passe, l’horloge est un objet présent dans toutes les gares, un outil pratique qui permet aux voyageurs de se repérer. Leur accumulation évoque les longues attentes qui font partie intégrante du temps du voyage. Le titre L’Heure de tous symbolise la dimension universelle de cette œuvre ; les horloges indiquent chacune des heures différentes, l’heure de chacun, l’heure de tous. La seconde œuvre, Consigne à vie, est une accumulation de valises. Objets usuels, attributs par excellence du voyage, les valises empilées par l’artiste, sont élevées ici, par la noblesse du bronze, au rang de la statuaire classique.
B.P