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Le crédit immobilier à risque .... Comme une trainée de poudre au Royaume-Uni

Publié le 13 juillet 2007

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Les formes de crédit immobilier à risque, qui font actuellement des ravages aux Etats-Unis, sont en essor au Royaume-Uni où de plus en plus de ménages jugés insolvables sont refoulés par les bailleurs de fonds traditionnels, affirme une étude Datamonitor.
Le montant de ces emprunts, appelés "subprime mortgage" en anglais, a gonflé de 28% en 2006 dans le pays, à 24,6 milliards de livres (36,2 milliards d'euros), ce qui représente environ 7% du montant total des crédits immobiliers pour 2,35 millions de ménages concernés.
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Le cabinet d'études britannique estime que ce montant devrait croître au rythme de 4,7% par an sur les prochaines années, pour atteindre 31,5 milliards de livres d'ici 2011 soit 8% du total des crédits, contre une progression de seulement 2,6% par an pour le marché traditionnel. Les crédits à risque désignent par exemple ceux accordés sans vérification de la solvabilité de l'emprunteur ("self-certified mortgage"), ceux où seuls les intérêts sont remboursés ("interest-only mortgage"), le capital devant être remboursé en totalité à la fin, ou ceux qui sont financés par la mise en location du logement acheté ("buy-to-let mortgage").

Selon Michael Saunders, économiste de la banque Citigroup pour le Royaume-Uni, parce qu'ils sont accordés plus facilement, ces prêts se font à un taux jusqu'à 50% plus élevé que ceux contractés par les banques traditionnelles à leurs clients les plus solvables. Or, ils sont octroyés à des ménages qui précisément ne remplissent pas les critères de solvabilité des bailleurs de fonds traditionnels, et dont le nombre va croissant au Royaume-Uni en raison de la remontée des taux d'intérêt, qui s'ajoute à une inflation relativement forte.

La Banque d'Angleterre a porté son taux d'intérêt directeur à 5,75% la semaine dernière, soit au plus haut depuis 2001, tandis que la hausse des prix à la consommation est supérieure à son objectif de 2% depuis 15 mois, ayant enregistré un pic à 3,1% en mars. Dans le même temps, le prix des maisons n'en finit pas de monter, alors que la croissance du revenu moyen disponible est plus lente. Cela rend l'achat d'un premier logement de plus en plus difficile et incite les jeunes ménages à se tourner vers des bailleurs de fonds moins regardants, qui offrent des prêts en apparence avantageux.

Le Council of Mortgage Lenders a mis en garde en juin contre le problème de moyens grandissant posé aux Britanniques par la cherté du logement et de l'argent. L'Autorité britannique des services financiers (FSA) a quant à elle reproché à cinq spécialistes du "subprime mortgage" de ne pas être assez exigeants sur les finances des ménages auxquels ils octroient des prêts, ce qui pose un problème de solvabilité dangereux selon elle.

La dette des ménages britanniques se situe actuellement à des niveaux records, au-delà de 1.300 milliards de livres, alors que le niveau de l'épargne est au plus bas. Le nombre de Britanniques en situation de faillite bancaire a progressé de 65% en 2006, avec 108.000 cas, tandis que ceux ayant perdu leur propriété faute de pouvoir la rembourser ont augmenté d'autant.

Au niveau financier, les économistes redoutent que les défauts de remboursement des ménages ne dégénèrent en une crise générale du crédit, car ces emprunts risqués sont souvent regroupés et échangés sous la forme de produits dérivés obligataires par des fonds d'investissement spéculatifs. Mais cette menace concerne surtout les Etats-Unis pour l'instant, où la part du "subprime" dans le crédit immobilier est plus importante qu'au Royaume-Uni. Plusieurs "hedge funds" y ont déjà fait faillite dans ce contexte. L'agence de notation du crédit Standard and Poor's avait jugé en avril que l'expérience américaine en matière de crédit immobilier à risque devrait servir de leçon au Royaume-Uni.

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