La Russie devient une colonie commerciale chinoise
Les exportateurs russes sont forcés de reconnaître que le marché chinois est déjà pratiquement entièrement perdu pour les produits à forte valeur ajoutée.
Les experts constatent que des changements irréversibles sont survenus ces dernières années dans les rapports entre Moscou et Pékin. "Une structure coloniale typique est apparue dans le commerce entre la Russie et la Chine. Nous livrons des matières premières à la Chine, elle nous fournit des produits de construction mécanique", indique Dmitri Sorokine, premier vice-directeur de l'Institut d'économie de l'Académie des sciences de Russie.
Il a rappelé qu'il y a dix ans les produits des entreprises de construction mécanique représentaient à peu près un quart des exportations russes. La part des matières premières et des ressources énergétiques n'était que de 5% de leur volume total. A présent, tout a changé. Les produits de construction mécanique constituent environ 1,5% des exportations russes vers la Chine, tandis que les ressources énergétiques et le bois en constituent les deux tiers.
En fait, ce sont les partenaires chinois qui dictent les prix auxquels ils acceptent d'acheter des hydrocarbures aux compagnies exportatrices russes. "La Chine est indépendante sur le plan énergétique, elle peut remplacer le gaz ou le mazout russes par la houille, dont les réserves chinoises sont immenses. Dmitri Sorokine tire une conclusion peu réconfortante: "Sans les contrats chinois, nous ne pourrons pas régler le problème de la diversification des exportations de ressources énergétiques, afin de ne pas dépendre exclusivement du marché européen".