Les enquêtes se suivent et ne se ressemblent pas. Malgré l’omniprésence des questions sécuritaires, une étude du Crédoc démontre que l'air et l'eau constituent en 2002, les préoccupations majeures des Français
Le sondage est à nos sociétés modernes ce que le diagnostic médical est au généraliste. On fait des sondages dès qu’une préoccupation voit le jour. C'est désormais un instrument de marketing, un outil de communication.. On prend le pouls d'une commune, d'une société, d'un segment de marché et surtout, du citoyen... S'il est un organisme spécialisé dans le genre, c'est bien le Credoc (Centre de Recherche pour l'Etude et l'Observation des Conditions de vie)
, qui ne cesse de faire des sondages et des études sur la consommation. Assistant efficace des agences publicitaires, le Credoc sonde en permanence les humeurs du consommateur. Toutefois, en comparant les études, on apprend ainsi que l'humeur des Français est très vagabonde. Certes, le couple travail-chômage est une valeur sûre. Mais de la fin des années 90 à 2001, on a vu nettement grandir les préoccupations environnementales. La dégradation de l'environnement inquiète les Français. Depuis 1997, la lutte contre la pollution de l'air et de l'eau est citée comme devant être l'action prioritaire de l'Etat - 37 % et 15 % en 2002.
Qui est responsable ?
Qu'il s'agisse du bruit, de l'eau ou des déchets, le Français se tourne naturellement vers les collectivités locales. Pour la qualité de l'air, il s'en remet aux collectivités locales d'une part, à l'Etat et à l'Europe d'autre part. C'est à ce petit signe que l'on s'aperçoit que l'Europe, bon an mal an, entre dans les mœurs françaises, ce qui n'était pas si évident, il y a encore une dizaine d'années. Ce qui est moins nouveau, en fait, c'est que sur ces grandes questions, les Français s'en remettent à l'Etat et à ses instances. Quand on sait que les budgets de l'Etat et des collectivités locales sont déjà grevés par le social, voici qui ne va pas aller dans le sens d'une réduction de nos impôts. En tout état de cause, ce sondage place sans ambiguïté l’air et l’eau au sein des actions privilégiées des institutions, loin devant les soucis sécuritaires. Une révélation qui n’en sera d’ailleurs peut-être pas une pour la classe politique.