La crise des Subripmes est également un drame sanitaire
Dans cette ville, les saisies immobilières ont quasiment doublé entre 2007 et 2008. « Le taux exceptionnellement élevé » de symptômes de dépression mis au jour dans cette étude est particulièrement préoccupant, selon ce médecin qui note que des recherches faites précédemment indiquent un taux de dépression grave d'environ 12,8% chez les Américains vivant en dessous du seuil de pauvreté. Les chercheurs ont aussi découvert que les personnes dont le logement a été saisi étaient plus souvent dépourvues d'assurance maladie (22%) qu'un échantillon de la population américaine choisi par les chercheurs (8% sans assurance).
Le budget santé des familles détourné
Pour autant, les deux groupes ont dû faire face à des problèmes de santé semblables dans les mêmes proportions. Près de 60% des participants à l'étude de Philadelphie ont indiqué avoir sauté des repas car ils n'avaient pas les moyens d'acheter suffisamment de nourriture, tandis que 48% d'entre eux ont décidé de renoncer à acheter des médicaments, faute d'argent. L'étude révèle que pour 9% des sujets de l'étude un problème médical dans leur famille et les dépenses occasionnées ont été la principale raison ayant conduit à la saisie de leur maison. Plus d'un quart des participants ont en outre indiqué avoir un nombre important de factures médicales impayées.
Pour le Dr Pollack, plus les difficultés précédant la saisie immobilière se prolongent, plus les effets sur la santé des personnes confrontées à ce problème peuvent être profonds. Les difficultés financières forcent les propriétaires à tailler dans leurs dépenses de santé jugées non-indispensables comme les soins préventifs, l'achat d'aliments frais ou des médicaments pour traiter des maladies chroniques telles que l'hypertension.
De surcroît, le stress provoqué par une saisie peut exacerber les mauvais comportements. C'est ainsi que parmi les participants fumeurs de l'étude, 65% ont reconnu fumer davantage après avoir reçu l'ordre de saisie de leur logement.
Bruno Poulard