La Banque de France en interdit !
39 en location, douze centres de vacances: le parc immobilier de la Banque de France, jugé "surdimensionné" dans un rapport de 2003, reste encore "considérable", souligne le sénateur UMP, membre de la commission des Finances.La Banque de France a réalisé quelques progrès mais a encore beaucoup à faire pour améliorer la gestion de son patrimoine immobilier, trop étendu et onéreux, estime un rapport d'information réalisé par le sénateur Paul Girod et rendu public jeudi.
Sur la gestion actuelle, le rapporteur est plus critique. Il pointe ainsi les loyers exorbitants payés par la Banque de France pour ses locaux installés dans les Ier et IIe arrondissements de Paris: ils représentent 60% des charges mais seulement 16% des surfaces des immeubles du siège. M. Girod préconise à ce sujet que la Banque de France cherche "une alternative aux plus onéreux des immeubles qu'elle a pris à bail dans le centre de Paris". Il relève par ailleurs des "excès ou insuffisances, des opacités ou des étrangetés hérités d'un passé plus ou moins lointain". Le millier de logements détenus par la banque sont ainsi loués à des conditions extrêmement favorables, et parfois (12% des cas) à des personnes n'ayant aucun lien avec l'institution.
Quand des personnes sans lien avec la banque quittent leur logement, leur loyer est réévalué de 70% en moyenne et de 150% en banlieue parisienne. Le manque à gagner pour la Banque est évalué à 2,4 millions d'euros par an. Le rapporteur n'a pas eu accès au nom des locataires mais "ça nous aurait intéressé", a assuré Jean Arthuis, président de la commission des Finances du Sénat au cours d'une conférence de presse. Pour "lever toute suspicion", M. Arthuis suggère que ces logements soient confiés à des professionnels de la gestion immobilière. "L'avenir de ces logements, c'est la vente. La banque de France n'a pas vocation à avoir un parc locatif", ajoute-t-il. Quant aux centres de vacances, le rapporteur préconise la vente "dans les meilleurs délais" des trois centres dont la cession est prévue. Il s'interroge aussi sur l'opportunité de conserver les centres affectés à des colonies pour enfants plutôt que de recourir à des prestataires extérieurs. La cession des deux maisons de retraite est quant à elle déjà conclue. D'un point de vue général, M. Girod prône la mise en place d'un système de gestion prévisionnelle du parc immobilier.
"Dans l'état actuel des choses, quand un immeuble ne sert plus, on le vend. Ce n'est pas de la prévision", regrette-t-il. "Ce qu'on peut dire, c'est que ça bouge", concède M. Arthuis. "Mais il est de la responsabilité des parlementaires de mettre les administrations et institutions sous pression", ajoute-t-il.