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L'immobilier en Europe va subir des "corrections douloureuses"

Publié le 03 avril 2008

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Le secteur de l'immobilier en Europe va subir des "corrections sévères et douloureuses", particulièrement en Grande-Bretagne, en Espagne et en Irlande, alors que la France pourrait mieux s'en sortir, estime l'agence Standard and Poor's (S&P) dans une étude parue mercredi.
Ces quatre pays ont tous connu un boom fantastique pendant plusieurs années tant sur le plan de la construction que de l'explosion des prix, qui ont nourri la croissance espagnole et irlandaise.
La Grande-Bretagne traverse "trois chocs simultanés": un choc des prix, le prix moyen d'une maison représentant désormais 3,4 fois le revenu annuel d'un ménage, un choc lié aux tensions sur le marché du crédit où les taux d'intérêt ont augmenté, et enfin une prudence des acheteurs liée au ralentissement de l'économie britannique. Or le secteur de l'immobilier britannique est entré dans une phase de moindre croissance depuis la fin 2007. "La longue période faste se termine", estime Jean-Michel Six, économiste chez S&P, qui prédit des prix stables en moyenne pour 2008 et une "modeste" hausse de 4% fin 2009, liée à une pénurie d'offre et à une baisse des taux d'intérêt.

En Espagne, le marché a pris "un tour dramatique". Les prix en janvier ont augmenté de seulement 4% et les ventes ont chuté de 27% dans un environnement où la construction atteint encore le chiffre record de 650.000 logements construits en un an. Aussi M. Six prévoit-il un "retournement brutal" du secteur de la construction, qui représentait en 2007 10% du produit intérieur brut et un emploi sur cinq parmi ceux créés depuis 2000. Au final l'investissement dans l'immobilier pourrait chuter de 20% dans les 12 à 18 prochains mois.

En Irlande, l'agence prévoit que les prix baisseront de 6% cette année et resteront stables en 2009, avec un ralentissement des mises en chantier et des emprunts, ce qui pourrait peser sur l'ensemble de la croissance économique.

Seul le marché de l'immobilier en France fait preuve d'une "bonne résistance", estime M. Six, qui n'attend cependant "pas de croissance des prix dans l'ancien cette année". Mais l'endettement des ménages, modéré par rapport aux autres pays européens, et les déductions fiscales sur les emprunts ou les droits de succession "ne sont pas négligeables" pour soutenir le marché.

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