L'altitude du Mont-Blanc reste quasiment inchangée
Depuis 2001, une campagne de mesure du Mont-Blanc est organisée tous les deux ans et réalisée dans le cadre d’un partenariat entre la Chambre départementale des géomètres experts de la Haute-Savoie, la société Leica Geosystems (qui met à disposition tout le matériel de topographie de pointe), le réseau Teria de stations GPS permanentes (pour le calcul de l’altitude en direct) et encadrée par des guides de Chamonix et de Saint-Gervais. Puis, sur la base des semis de points collectés, une modélisation de la calotte glacière du sommet est réalisée par Geomedia, sous le logiciel Covadis (vidéo en bas de l'article).
L’expédition est organisée historiquement par les géomètres-experts de Haute-Savoie, soutenus par l’Ordre des géomètres-experts.Compte tenu des bonnes conditions de neige mi-septembre 2013, 15 membres de l’expédition sont montés par une voie peu empruntée à cette période de l’année, située entre les deux voies habituelles de montée au Mont Blanc. Pour se donner un maximum de chances de pouvoir effectuer les mesures, 7 membres de l’expédition sont passés par la voie dite « Voie normale ».
Evolution du volume de neige au-dessus de 4800m
Après deux heures de mesures au sommet, les informations recueillies par les géomètres-experts, vont s'ajouter à une base de données importante. L’altitude n’est pas la seule donnée recueillie au sommet ; un semi de points est également relevé sur la calotte glaciaire sommitale. C’est à partir de ce semi de points que la calotte est modélisée et comparée avec les données des années précédentes. L'altitude du Mont-Blanc est quasi inchangée par rapport à la dernière mesure à 4810,06 mètres. En 2011, le Toit de l'Europe occidentale culminait à 4810,44 mètres mais l'altitude du Mont-Blanc varie au gré du vent et des précipitations.
Comment mesure-t-on une montagne ?
Des stations GPS installées dans la vallée, appelés « pivots » permettent aux stations GPS mobiles (positionnées au sommet du mont Blanc lors de l’expédition) de prendre des points d’appuis. La définition d’une position se fait toujours par rapport à un point fixe dont on connaît déjà avec certitude la position. Reste qu’à partir des données disponibles dans la vallée, il est quand même nécessaire de gravir la montagne pour en mesure l’altitude. Comme le sommet des montagnes se charge en neige et glace selon les variations météorologiques, des mesures comparatives sont effectuées tous les deux ans.
Après validation par l'IGN, Geomedia, entreprise brestoise qui édite des logiciels topographiques et cartographiques, récupère les points levés au sommet du Mont-Blanc. A partir de ces données caractéristiques de la zone à étudier, le logiciel COVADIS permet le calcul d’un Modèle Numérique de Terrain (MNT), c'est-à-dire d’une surface 3D reliant les points levés. Une coupe de ce MNT par un plan horizontal permet ensuite d’obtenir le volume de la calotte glacière au-dessus de 4800m. Pour l'édition 2013, ce volume est de 20213 m3.
Une comparaison de ce MNT avec ceux calculés lors des expéditions précédentes, informe sur l'évolution de la forme du Mont-Blanc, ainsi que sur son déplacement dans l'espace. Pour les scientifiques de demain, ce résultat est tout aussi important que l'altitude du sommet. Enfin, pour visualiser le Mont-Blanc dans sa globalité, une fusion du MNT du sommet avec des données complémentaires de l’IGN sur la zone est . La projection sur le MNT obtenu des photos aériennes de la zone permet de réaliser un rendu réaliste du Mont-Blanc.
B.P