La crise économique n'épargne pas les ménages. Alors que de nombreuses mesures incitatives sont censées les accompagner dans l'accession à la propriété, nombre d'entre eux vont devoir revoir leurs ambitions à la baisse, voir reporter leur projet à des temps plus cléments pour l'immobilier et l'économie en général. Ainsi, les taux des crédits immobiliers aux particuliers s'établissent en moyenne à 5.15% pour le mois d'octobre, selon les données de l'Observatoire Crédit Logement / CSA.. Un chiffre qui nous ramène bien tristement au niveau de la fin 2001.

"Depuis le mois de mai, les taux des crédits ont déjà repris 50 points de base. Ils sont donc revenus à leur niveau de la fin 2001 et devraient dépasser les 5.25% avant la fin de l'automne : les difficultés de financement et de refinancement des établissements de crédit, la hausse du coût des ressources et la contrainte de reconstitution des fonds propres contribuent à cela", justifie l'Observatoire. Celui-ci ajoute que les marges négatives sont une pratique désormais abandonnée par quasiment tous les établissements bancaires.

Réduction de la durée des prêts

La durée des prêts s'établit de son côté à un peu moins de 221 mois (247 pour l'accession dans le neuf et 233 pour l'ancien), soit une durée équivalente à celle observée en mars 2007. Sur la totalité de l'année dernière d'ailleurs, "l'allongement des durées avait été au total de l'ordre de huit mois. Depuis le début 2008, et au-delà des fluctuations observées d'un mois sur l'autre, la durée des prêts se réduit donc : elle est maintenant de près de cinq mois sur un an", précisent le Crédit Logement et le CSA.

Selon l'organisme, il est clair que si les durées de prêts se sont allongées ces dernières années, cela s'explique par l'évolution des pratiques des emprunteurs les plus jeunes. Alors qu'en 2001 seulement 20.9% des moins de 35 ans s'endettaient sur vingt ans et plus, ils sont aujourd'hui pas moins de 73% ! Un phénomène qui avait permis à tous les ménages d'encaisser la hausse des prix de l'immobilier (ancien, principalement). Mais, conclut l'Observatoire, "l'usage de durée élevée permet toujours aux plus jeunes, et en général à tous les ménages faiblement dotés en apport personnel, de réaliser leurs projets d'accession à la propriété". Tout espoir n'est donc pas complètement perdu...

Laurent Perrin