Intérim : les professionnels ont le sourire, mais...
L'essentiel des effectifs est dirigé vers ce qu'on appelle les « métiers sous tension », le BTP, les soudeurs, les tuyauteurs, etc. « La plupart d'entre eux restent demandeurs d'emploi, même ceux qui ont des missions régulières, notamment les plus qualifiés », explique Sandrine Palluet, directrice régionale d'une société d'intérim bien implantée. Mme Palluet, comme son confrère Rémy Pottier, a observé un ralentissement depuis le mois de juin. « Si je vous disais que ça marche bien, vous ne me croiriez pas. Ce n'est pas catastrophique. On essaie de passer au mieux », commente la première.
« On a du mal à savoir si c'est lié à la crise financière ou pas. Toutes les activités ne sont pas touchées au même stade », estime le second. Après un « très bon début d'année », M. Pottier s'attend cependant à une stagnation, voire un fort ralentissement, sinon un coup de frein, dans le bâtiment. Pour le moment, l'activité est maintenue grâce aux chantiers en cours.
Cependant, les candidats risquent de se multiplier aux guichets des agences. « Je vois des intérimaires venir d'autres agences auxquelles ils étaient pourtant fidèles », indique une jeune conseillère dans une autre société. En clair, les candidats à l'emploi passent d'une société à l'autre, en espérant mieux.
Du côté des entreprises, l'avis est unanime : « On nous dit que les effectifs sont gelés », poursuit la jeune femme. Et si elles embauchent des intérimaires, elles ne s'engagent qu'à la petite semaine, en tout cas rarement pour des missions de longue durée. Mais le contact n'est pas rompu, se réjouit M. Potier.
Tous les responsables d'agences le disent : les salariés les plus qualifiés et les plus compétents ont des chances de trouver ou conserver un emploi. Corinne Guéneux, la responsable régionale d'une grande enseigne nationale,
Il existe une demande « pour les qualifications rares, les personnes (très) qualifiées et les métiers sous tension (soudeur, tuyauteur, chaudronnier, etc.).» Mme Guéneux veut encore croire aux vertus des remplacements liés au « papy-boum ».
Et elle refuse de « tomber dans le catastrophisme aigu », même si l'activité évolue « de semaine en semaine, et même au jour le jour ».