Pour assurer de l'emploi à tous ces futurs salariés, les groupes de BTP tablent sur leurs carnets de commandes bien remplis, en raison d'une activité record en France, mais surtout en Europe et dans le monde. Et tous ont souhaité que les métiers du bâtiment, à commencer par leur enseignement dans les filières de l'éducation et celles de l'apprentissage professionnel, soient sérieusement revalorisés. Et ils attendent des pouvoirs publics une action très volontariste en ce sens. L'un des problèmes récurrents qui se pose au secteur du BTP reste de fait les difficultés pour recruter du personnel formé.

Pour 2006, Bouygues a annoncé une hausse de son bénéfice de 50%, à 1,24 milliard d'euros. Présentant les résultats annuels, Martin Bouygues a assuré que le groupe qu'il dirige allait embaucher cette année 18.500 collaborateurs, dont 8.000 en France. Présent dans 70 pays dans le monde et employant 71.000 personnes, Lafarge a réalisé en 2006 un bénéfice en hausse de 25% à 1,372 milliard d'euros. Plus de 700 personnes ont été embauchées en France en 2006. Mais le groupe n'annonce pas de chiffre pour 2007, en raison des embauches qui se font localement en fonction des sites industriels qu'il possède.

C'est 12.000 personnes en contrat à durée indéterminée (CDI) en France (sans donner de précisions à l'international), que Vinci prévoit d'embaucher en 2007 après avoir annoncé un bénéfice pour 2006 en hausse de 31%, à 1,277 milliard d'euros. Xavier Huillard, directeur général, a reconnu que le groupe était "sous tension", à la "limite de la surchauffe", et que le plan de recrutement était indispensable pour assurer le carnet de commandes.

Saint-Gobain a également présenté un bénéfice en forte hausse pour 2006 (+29,5% à 1,63 milliard d'euros). Aucune information n'était disponible sur le recrutement de cette entreprise de 208.000 salariés mais c'est le pôle distribution qui demanderait le plus de nouveaux salariés. La distribution, déjà présente dans 24 pays, est "le mouvement majeur de la stratégie de Saint-Gobain et notre plus beau succès", a souligné son PDG Jean-Louis Beffa.

Petit poucet parmi ces mastodontes du CAC 40, mais grand par la notoriété que lui a apporté le Viaduc de Millau, Eiffage a annoncé un bénéfice en hausse de 24,8% à 377 millions d'euros. Le groupe, présent en France et en Europe, souhaite développer les partenariats public-privé. Avec 60.000 salariés, dont 10.000 hors de France, il a embauché 6.000 personnes en 2006 et table sur le même nombre cette année.